Est de la RDC : les diplomates francophones appellent à la cessation immédiate des hostilités, au retrait du M23 des zones occupées et au démantèlement des administrations parallèles

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Des diplomates francophones accrédités en RDC

Alors que la République Démocratique du Congo fait face à la violation de sa souveraineté par le Rwanda via la rébellion du M23, les ambassadeurs francophones en RDC ont réaffirmé leur attachement à l'indépendance et à l'intégrité territoriale de tout pays francophone et de la RDC en particulier.

Dans une déclaration faite ce jeudi 20 mars 2025 en marge de la célébration de la journée internationale de la francophonie, ces diplomates expriment leurs vives préoccupations face à la rapide dégradation sécuritaire observée depuis le début de l'année dans l'Est du pays, en raison de l'offensive menée par le mouvement du 23 mars, avec le soutien de la force de défense rwandaise.

"Cette offensive a conduit à la prise de contrôle principalement des villes de Goma et Bukavu, chefs lieux du Nord et du Sud-Kivu, le 28 janvier et 14 février 2025. Nous nous inquiétons des conséquences humanitaires dévastatrices de cette offensive et des violations des droits humains commises à l'égard des populations, en particulier les cas de violence sexuelle à l'égard des femmes et le recrutement forcé d'enfants soldats. Nous appelons à la cessation immédiate des hostilités, au retrait du M23, de toutes les zones qu'il occupe illégalement et au démantèlement des administrations parallèles illégitimes qu'il a mises en place", ont-ils fait savoir dans leur déclaration lue par Chasper Sarott, ambassadeur Suisse en RDC.

Ces diplomates ont également apporté leur soutien aux initiatives diplomatiques régionales pour le retour de la paix dans l'Est de la République Démocratique du Congo.

"Nous demandons également aux forces de défense de tous pays tiers non invités de cesser tout soutien aux groupes armés rebelles précités et de se retirer immédiatement et sans condition du territoire congolais. Nous demandons la fin des attaques contre les civils, les personnels humanitaires, et les personnels des Nations Unies. Nous soutenons les efforts diplomatiques déployés par la SADC, l'EAC, l'Angola et réaffirmons le rôle essentiel des processus de Luanda et de Nairobi", ont-ils indiqué dans leur déclaration.

Pour y parvenir, ils appellent à la cessation des hostilités entre parties prenantes pour reprendre le dialogue et parvenir à un règlement durable et pacifique du conflit.

"Nous appelons à la mise en place urgente d'un cessez-le-feu préalable à des pourparlers sincères entre la République démocratique du Congo et le Rwanda pour son soutien au M23. Nous encourageons, dans ce sens, les deux pays à reprendre le dialogue afin de parvenir à un règlement durable et pacifique d'un conflit qui n'a qu'en trop endeuillé la population congolaise et qui porte en elle de sérieux risques de déstabilisation de toute la région des Grands Lacs", ont-ils prévenu dans leur déclaration.

Pendant ce temps, le dialogue entre Kinshasa et l’AFC/M23 qui devait débuter le mardi 18 mars dernier à Luanda sous la médiation angolaise est reporté. Les rebelles ayant renoncé à y participer après les sanctions ciblées de l’Union Européenne contre certains dirigeants de la rébellion. Pour sa part, le gouvernement angolais a évoqué des « circonstances de force majeure ».

Kinshasa plaide pour une réponse régionale coordonnée, l’application des décisions du sommet EAC-SADC du 8 février, et la mise en œuvre immédiate de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU. La RDC exige également un cessez-le-feu inconditionnel, le retrait des forces rwandaises (RDF) et du M23, la réouverture des aéroports de Goma et Kavumu, ainsi que l’ouverture d’un corridor humanitaire.

Clément MUAMBA