Activisme de la milice Mobondo : l'armée livre un bilan partiel de plus de 1 000 civils tués, des violences sexuelles et des enlèvements signalés

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Kwamouth

Après plus de deux ans d’activisme de la milice Mobondo, les dégâts sont incalculables. L’armée, qui a  livré des données partielles, rapporte que plus de 1 000 civils ont été tués par ces miliciens, sans compter les éléments des forces de l’ordre et de sécurité. La onzième région militaire déplore également des violences sexuelles et des enlèvements dont certaines femmes ont été victimes.

"Nous avons un cas qui fait froid dans le dos : celui de deux jeunes femmes enlevées dans le village de Nkomankiro. C'était au début du mois de janvier. Elles ont été attaquées dans une ferme, enlevées et soumises à une exploitation sexuelle par ces insurgés pendant plus de deux mois. Elles ont assisté à des tueries et des exécutions sommaires. Nous avons même constaté, dans une ferme de l’aviation, que d’autres citoyens congolais ont été calcinés dans leurs maisons", a déclaré le capitaine Anthony Mwalushayi, porte-parole de l'armée dans le grand Bandundu.

Kwamouth est en proie à l’insécurité depuis juin 2022 en raison d’un conflit coutumier entre les Teke et les Yaka. À l’origine, l’augmentation de la redevance coutumière par le chef du village Masiambe, passant d’un à cinq sacs, a provoqué des tensions. Cette hausse a été rejetée par les non-originaires, principalement les Yaka, qui ont exprimé leur mécontentement à travers des manifestations. En réaction, un mouvement visant à chasser tous les non-originaires a été initié par les Teke.

En représailles, un groupe de personnes identifiées comme des Yaka s’est organisé pour destituer certaines autorités coutumières et installer les leurs, notamment au village de Ngambomi. Quelques mois plus tard, une milice appelée Mobondo a été identifiée comme l’un des principaux acteurs de l’insécurité. Des avis de recherche ont été lancés depuis plus d’un an pour retrouver six personnes soupçonnées d’être les instigateurs de ces violences, mais ces enquêtes n'ont toujours pas abouti.

Jonathan Mesa