AFC/M23 à Bukavu : le PAM condamne le pillage de ses entrepôts et appelle au respect du droit international humanitaire

ACTUALITE.CD

Le Programme Alimentaire Mondiale a alerté sur la situation humanitaire préoccupante dans la partie Est de la RDC. Ce qui est exacerbé aussi par des scènes de pillages dont certains ont visé ses entrepôts à Goma il y a deux semaines puis à Bukavu, le week-end dernier. Ce que l’organisation des Nations Unies a vivement condamné et se dit prêt à reprendre quand les conditions seront réunies.

“ PAM condamne le pillage de nos entrepôts à Bukavu, au Sud-Kivu, dans l'est de la RDC au cours du week-end. Les réserves alimentaires vitales stockées étaient destinées à fournir un soutien vital aux familles les plus vulnérables qui sont maintenant confrontées à une crise humanitaire croissante, et alors que la violence se propage tandis que l'accès à la nourriture est de plus en plus difficile, le PAM se tient prêt à reprendre l'aide alimentaire essentielle aux plus vulnérables dès que cela sera possible en toute sécurité ”, indique le PAM.

Relire: RDC: le PAM inquiet de la situation humanitaire dans l’est après le pillage de ses entrepôts à Goma

En conséquence, la situation humanitaire devient de plus en plus critique, exposant de nombreuses personnes à des famines graves, surtout les déplacés. Le PAM appelle à ce que le droit international en la matière soit respecté.

“Nous appelons instamment toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, y compris la protection des civils et des travailleurs humanitaires ”, ajoute cette agence des Nations Unies.

La communauté internationale exhorte depuis plusieurs jours les différentes parties au conflit à privilégier le dialogue. L’équipe d’experts internationaux en RDC a exprimé son inquiétude face à la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire, marquée par des violences, des pillages et la mort de nombreux civils, militaires congolais et forces de maintien de la paix. Ces experts insistent sur l’importance du respect des droits humains et du droit humanitaire international pour protéger les populations vulnérables.

Le Royaume Unie a même alerté sur l’urgence d’une réponse humanitaire rapide.

"Près d’un million de personnes ont déjà été déplacées par cette récente offensive et des centaines de milliers ont désormais désespérément besoin d’une aide vitale. Il est consternant que les routes d’aide vitales aient été coupées. Toutes les parties doivent rétablir l’accès humanitaire de toute urgence", précisait un communiqué de ce dimanche 16 février.

Face à cette crise, les acteurs internationaux, y compris les Nations Unies et les organisations humanitaires, appellent à une mobilisation immédiate pour éviter une catastrophe humanitaire d’ampleur. Lors de la 37ᵉ session spéciale du Conseil des droits de l'homme à Genève, Bintou Keita, représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU en RDC, a exprimé son inquiétude face à la situation humanitaire alarmante à Goma, occupée par les rebelles du M23/AFC soutenus par le Rwanda appelant à l’ouverture de l’aéroport de Goma.

De l’autre côté, Global Protection Cluster (GPC) a intensifié son plaidoyer pour renforcer la protection des civils, garantir l’accès humanitaire et prévenir l’escalade des violences, face aux attaques, aux déplacements forcés et aux entraves à l’aide humanitaire. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a également tiré la sonnette d’alarme sur l’aggravation de la crise sécuritaire et humanitaire dans l’est de la RDC.

L’accès à la nourriture représente un défi majeur pour de nombreuses familles déplacées et retournées. D’après OCHA, elles ne disposent ni de réserves alimentaires ni des moyens d’en acheter. La quasi-totalité des cultures et provisions a été pillée par les groupes armés, aggravant la précarité des populations de retour. 

Kuzamba Mbuangu