La situation reste tendue à Bukavu, où des scènes de chaos sont signalées après l’entrée des combattants de l’AFC/M23 dans la province du Sud-Kivu. Ce samedi, des tirs sporadiques résonnent toujours dans certains quartiers, tandis que des pillages se poursuivent dans certains coins de la ville.
Vendredi, les combattants de l’AFC/M23 ont pris le contrôle de l’aéroport de Kavumu, à environ 30 kilomètres au nord de Bukavu. Depuis, ils n’ont pas progressé davantage vers la capitale provinciale mais ont tenu un meeting ce samedi soir à Miti, à environ 27 km de Bukavu.
Dans la ville, l’insécurité grandit. Des groupes de jeunes, se présentant comme des Wazelondo, soutien aux FARDC, ont été impliqués dans des pillages, selon plusieurs témoignages. Des civils se seraient également livrés à ces exactions, certains étant qualifiés de "voyous armés" détruisant des commerces, mettant le feu à des boutiques et extorquant des habitants.
Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent des enfants de 13 ou 14 ans manipulant des armes en pleine ville. Des morts ont été signalés, mais aucun bilan officiel n’a encore été communiqué.
Face à la situation, des groupes de volontaires commencent à se former dans certains quartiers pour tenter d’assurer une protection locale, notamment dans la commune d’Ibanda, au quartier Nyalukemba.
"Dans ces conditions, Bukavu devient invivable", confie un habitant joint par téléphone. "La ville semble abandonnée, il n’y a plus aucune autorité visible pour sécuriser la population".
L’AFC/M23, de son côté, affirme vouloir éviter le scenario de Goma.
Ce samedi, des militaires FARDC ont été aperçus dans certains quartiers.
La tension reste vive dans la ville, où les habitants, pris en étau entre l’avancée des combattants soutenus par Kigali, les pillages et la peur des combats, craignent une nouvelle escalade de la violence.