Si pour Félix Tshisekedi, un dialogue direct avec les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda constitue une ligne rouge à ne pas franchir, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l'Eglise du Christ au Congo (ECC) sont porteuses d'un plan de sortie de crise qui prend également en compte dans les discussions ceux qui ont pris les armes avec le soutien des pays étrangers.
Au cours d'une interview accordée à ACTUALITE.CD mardi 4 février 2025, Monseigneur Donatien Nshole, Secrétaire Général de la CENCO, estime que dans le cadre du projet "Pacte Social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs", la paix ne sera pas possible s'il faut se passer de cette catégorie des congolais.
"Nécessairement, nous voulons la paix, nous voulons une solution alternative à la guerre, la guerre est menée par ceux qui ont pris les armes ça n'aurait pas de sens de les mettre à côté et d'espérer retrouver la paix sans eux", a déclaré Monseigneur Donatien Nshole, Secrétaire Général de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO).
Le cas des acteurs sociopolitiques exilés sera également pris en compte pour un dialogue inclusif.
"Les difficultés sont là mais je crois qu'elles ne sont pas insurmontables dans la mesure où on peut compter sur la bonne foi du Président s'il adhère sincèrement au projet, il devra aussi contribuer à faciliter certaines choses, à donner certaines garanties pour que ce projet soit matérialisé de façon aisée", a indiqué Monseigneur Donatien Nshole de l'église catholique.
Que deviendra le projet de modification ou de changement de la constitution? Félix Tshisekedi va-t-il abandonner ce projet qui divise la classe socio-politique congolaise? Monseigneur Donatien Nshole répond :
"Jusque là, nous n'avons pas demandé d'engagement en ce termes là à qui que ce soit nous demandons l'adhésion ce sont les choses qui dit dialoguer qui dit aussi être prêt à écouter les autres donc on a quand même l'expérience de dialogue dans ce pays où les points de vue étaient extrêmement opposés mais on est quand même arrivé à un accord qui a quand même contribué à éviter le pire dans ce pays. Je crois que c'est l'espace indiqué pour traiter de toutes ces questions qui ont fait que certains soient frustrés, la sagesse aidant, Dieu aidant je crois qu'on peut vraiment s'il y a la bonne volonté s'en sortir", a espéré Monseigneur Donatien Nshole.
Pour plusieurs observateurs, la chute de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu entre les mains du groupe rebelle du Mouvement du 23 mars (M23) soutenu par l’armée rwandaise, représente une victoire majeure contre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et le pouvoir du président, Félix Tshisekedi. Sans pour autant le dire ouvertement jusque-là, l'offensive rebelle se poursuit vers la province du Sud Kivu où des combats sont signalés avec les Forces Armées de la République Démocratique du Congo.
La prise de la ville de Goma par les forces M23-AFC-RDF aggrave la crise sécuritaire, humanitaire et économique dans la région. Les combats ont intensifié la détresse des populations locales, et Félix Tshisekedi a dans son dernier message à la nation annoncé une riposte militaire "vigoureuse" et " coordonnée "pour récupérer les zones occupées par les rebelles du M23.
Clément MUAMBA