RDC : la SADC convoque un sommet extraordinaire sur l’avenir de sa mission militaire

Les militaires de SAMIRDC à Mubambiro près de Goma
Les militaires de SAMIRDC à Mubambiro près de Goma

Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) se réunissent ce vendredi 31 janvier à Harare, au Zimbabwe, pour un sommet extraordinaire consacré à la situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC).

Cette réunion, présidée par le président du Zimbabwe et actuel président de la SADC, Emmerson Mnangagwa, fait suite à celle du 28 janvier qui a réuni la Troïka de l’Organe de coopération politique, de défense et de sécurité de la SADC, sous la présidence de Samia Suluhu Hassan, cheffe de l’État tanzanien. Les discussions devraient principalement porter sur l’avenir de la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC), déployée depuis décembre 2023 pour appuyer les forces armées congolaises face à l’avancée des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.

Le bilan de la mission s’avère lourd. En novembre 2024, la SADC avait prolongé son mandat d’un an, mais sur le terrain, la mission a subi d’importantes pertes. La semaine dernière, neuf soldats sud-africains et trois malawites ont été tués lors d’une offensive du M23 en direction de Goma. Trois autres soldats sud-africains ont également trouvé la mort lundi dans un échange de tirs à l’aéroport de la ville, tandis que plusieurs militaires ont été blessés. Malgré le soutien logistique et opérationnel accordé à la mission par la MONUSCO, en vertu d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée en août 2024, la situation sécuritaire continue de se dégrader, avec une avancée significative des rebelles dans plusieurs localités du Nord-Kivu.

Face à ces difficultés, l’avenir de la mission est en question. Kinshasa aurait demandé un renforcement de la SAMIDRC afin de poursuivre les combats contre le M23 et le Rwanda. Toutefois, cette option ne ferait pas l’unanimité au sein des États membres de la SADC. Selon plusieurs sources diplomatiques, l’organisation régionale pencherait plutôt en faveur d’un retrait progressif, à condition qu’il soit accompagné d’un cessez-le-feu effectif et de la reprise des négociations entre les principaux acteurs du conflit.

La SADC craint qu’un retrait précipité de ses troupes n’affecte sa crédibilité et complique d’éventuelles interventions militaires futures. La question de savoir comment organiser une sortie ordonnée de la SAMIDRC tout en évitant un vide sécuritaire sera au cœur des discussions. L’issue de ce sommet devrait déterminer la suite de l’engagement de la SADC en RDC, alors que la tension reste forte à Goma, où les combats se poursuivent sporadiquement.