RDC : Réunion de crise à Kinshasa, intensification des combats au Nord-Kivu et avertissements des ambassades étrangères

Sake
Sake/Ph. ACTUALITE.CD

De retour de Davos, en Suisse, où il a présenté le projet structurant du Couloir vert Kivu-Kinshasa lors du Forum économique mondial, le président Félix Tshisekedi a convoqué une réunion de crise dans la nuit de jeudi à vendredi. Aux côtés de la première ministre Judith Suminwa et des vice-premiers ministres de l’Intérieur et de la Défense, le Chef de l’État a fait le point sur la situation sécuritaire et humanitaire dans la province du Nord-Kivu, particulièrement autour de Goma.

Ce vendredi, Félix Tshisekedi présidera successivement le Conseil supérieur de la défense et le Conseil des ministres à la Cité de l’Union Africaine à Kinshasa. Ces deux réunions auront pour objectif d’évaluer les réponses sécuritaires face à l’intensification des combats dans la région de Sake, située à 23 km à l’ouest de Goma, où les affrontements entre les FARDC et les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise se poursuivent.

La situation sécuritaire dans la région de Sake s’est fortement dégradée, marquée par une intensification des combats. Selon des rapports sur le terrain, le M23 contrôle désormais la ville de Sake, tandis que les FARDC tentent de contenir leur progression. Les combats ont conduit à un exode massif de populations civiles vers Goma et ses environs, accentuant une crise humanitaire déjà alarmante.

Face à l’aggravation des affrontements, plusieurs ambassades étrangères, dont celles des États-Unis et du Royaume-Uni, ont émis des avis de sécurité à l’intention de leurs ressortissants.

L’ambassade américaine à Kinshasa a averti que l’intensité des combats à Sake complique la capacité du personnel consulaire à offrir une assistance dans la région du Nord-Kivu. Elle recommande aux citoyens américains présents dans la région de revoir leurs plans de sécurité, de préparer des documents de voyage et des effets personnels en cas de départ d’urgence.

L’ambassade britannique, pour sa part, a déconseillé tout voyage à Goma et a exhorté les ressortissants britanniques présents sur place à quitter la ville tant que des routes commerciales restent accessibles. Elle a également souligné la possibilité de fermeture imminente des postes-frontières entre la RDC et le Rwanda.

Le M23 a exprimé son intention d’étendre son contrôle jusqu’à Goma, ce qui suscite une vive inquiétude au sein de la communauté internationale. Pendant ce temps, les FARDC, soutenues par des alliés, intensifient leurs opérations pour empêcher une éventuelle prise de la ville stratégique.

La situation humanitaire reste critique, avec des milliers de déplacés qui affluent vers Goma, aggravant les besoins en assistance d’urgence et en sécurité pour les populations vulnérables.