La société civile de la province du Sud-Kivu dans sa diversité a officiellement saisi le procureur général près la Cour de cassation à Kinshasa pour enquêter sur l'exploitation illicite des minerais et son impact dans la province.
La plainte a été déposée ce mercredi 8 janvier à l’issue d’une marche pacifique tenue à Bukavu. Des centaines d’acteurs de la société civile, toutes tendances confondues, disent avoir alerté, dénoncé, documenté autant de cas de fraudes minières mais que souvent ces alertes ne produisent pas des effets voulus par la communauté. A cela, poursuivent-ils, s'ajoute l'arrestation des Chinois avec des sommes d'argent colossales.
" Toutes ces controverses fondent la société civile d'exiger des enquêtes sérieuses au Sud-Kivu au sujet non seulement de l'exploitation illicite des minerais à Karhembo mais aussi et surtout d'autres graves violations des droits humains et environnementaux dans les territoires du Sud-Kivu surtout Mwenga, Fizi, Kabare, Shabunda, Kalehe ... Il est impensable que les communautés locales continuent de croupir dans la misère ", lit-on dans la plainte.
La société civile se dit prête de fournir à la justice plusieurs preuves d'exploitation minière illicite et illégale dans plusieurs territoires de la province du Sud-Kivu.
" Il est temps de prouver que nous sommes dans un État de droit et que la justice doit servir contre les corrupteurs et corrompus et mettre fin au pillage de nos ressources' dit cette plainte ", lit-on aussi dans la plainte.
A cette même occasion, un mémorandum a été adressé au président Félix Tshisekedi pour dire non à cette exploitation.
" Nos minerais sont pillés à longueur de journée par les sociétés dont la plupart à capitaux chinois pendant que nos populations restent dans l'extrême pauvreté et nos routes sont délabrées ", dit Néné Bintu, présidente du Bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu.
Les questions de l'exploitation illicite des minerais au Sud-Kivu ont été au centre de plusieurs controverses depuis quelques semaines. Plusieurs Chinois sont accusés d'exploitation illicite des minerais dans les 8 territoires de la province. Certains même ont été arrêtés et extradés dans leur pays. La société civile appelle à des poursuites judiciaires contre les étrangers et nationaux impliqués dans ces activités.
Justin Mwamba