De violents combats se poursuivent dans la province du Nord-Kivu entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23 soutenus par Kigali. Lors de la 28ᵉ réunion du Conseil des ministres, tenue le vendredi 27 décembre 2024 à Mbuji-Mayi, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense nationale, Guy Kabombo Muadiamvita, a présenté une note d'information indiquant que l'armée congolaise a repris l’initiative sur le terrain.
"Au Nord-Kivu, spécifiquement dans le territoire de Lubero, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo ont stoppé net la progression ennemie vers le centre de Lubero et d'autres localités, avant de lancer des contre-offensives bénéficiant d'une excellente coordination des appuis feu. Ces actions ont permis la neutralisation des opérateurs ennemis des drones, la destruction de six drones kamikazes, ainsi que la reconquête des localités de Kasiki, Luanga, Ndoluma et Mambasa. De lourdes pertes en vies humaines ont été enregistrées du côté des agresseurs", rapporte le compte rendu de la réunion.
Le ministre a également dénoncé l’utilisation de populations civiles, notamment d'enfants vulnérables, comme boucliers humains par les agresseurs, en violation flagrante des droits humains et du droit international humanitaire.
Renforcement de la sécurité en Ituri
Le VPM Guy Kabombo Muadiamvita a également abordé la situation sécuritaire en Ituri, où les FARDC ont intensifié leurs dispositifs autour des territoires de Djugu, Irumu et Mahagi. Ces zones, considérées comme les épicentres des violences des groupes armés, sont particulièrement surveillées pendant cette période festive afin de protéger les populations civiles.
En outre, le ministre a informé le Conseil des ministres des récentes nominations au sein du grand commandement des FARDC, visant à renforcer les capacités opérationnelles des forces armées sur différents fronts.
Le processus de paix de Luanda dans l’impasse
Le processus de paix de Luanda reste au point mort après l’annulation, le 15 décembre dernier, d’une tripartite entre Félix Tshisekedi, Paul Kagame et João Lourenço, président de l’Angola. Kigali insiste sur une négociation préalable avec les rebelles du M23, une option catégoriquement rejetée par Kinshasa.
"Nous ne négocierons jamais avec le M23", avait affirmé Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, lors d’un briefing de presse. Il a dénoncé l'absence de Paul Kagame à la tripartite, soulignant que cela confirmait son rôle direct dans le soutien au M23. "C’est Paul Kagame le vrai père du M23", a-t-il déclaré.
Malgré cette impasse, les États-Unis, par la voix de leur Ambassadrice auprès des Nations Unies, Linda Thomas-Greenfield, ont exprimé leur volonté de relancer le processus de paix sous la médiation du président angolais João Lourenço.
Clément MUAMBA