Le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention, Roger Kamba, a présenté ce jeudi 5 décembre un état des lieux sur la maladie d’origine inconnue qui sévit dans la province du Kwango, particulièrement dans la zone de santé de Panzi. Lors d’une conférence de presse, il a révélé que les premières analyses effectuées par les experts sanitaires dépêchés sur place suggèrent un syndrome de détresse respiratoire, bien que des investigations approfondies soient encore en cours pour identifier les causes exactes de cette épidémie.
À ce jour, 382 cas ont été recensés, dont 40 % concernent des enfants. Le ministre a également rapporté 27 décès enregistrés dans les structures de soins, dont 10 liés à une anémie sévère par manque de transfusion et 17 attribués à une détresse respiratoire. À cela s’ajoutent 44 décès signalés par des sources communautaires, bien que leur lien direct avec la maladie reste à confirmer.
« Nous avons reçu, en fin de semaine dernière, une alerte de santé publique en provenance de la zone de santé de Panzi, située à environ 417 km de Kenge, dans une région reculée avec des routes impraticables, surtout en cette saison des pluies. Sur place, nos équipes ont identifié un tableau clinique marqué par la fièvre, la toux, un écoulement nasal, des maux de tête, des courbatures et, pour certains cas graves, une détresse respiratoire », a expliqué le ministre Roger Kamba.
Le ministre a évoqué la possibilité que cette maladie soit liée à une grippe saisonnière particulièrement virulente, exacerbée par la vulnérabilité des populations locales, souvent frappées par la malnutrition et d’autres comorbidités.
« Nous sommes dans la période de la grippe saisonnière, qui s’étend d’octobre à mars. Il est possible que nous ayons affaire à une forme sévère de grippe touchant une population fragilisée par la malnutrition et l’anémie. Les taux de mortalité observés, autour de 7,8 %, ne correspondent pas au profil de la Covid-19, mais nous restons prudents dans nos analyses », a-t-il ajouté.
Pour mieux comprendre et maîtriser cette épidémie, le gouvernement a mobilisé des experts, notamment des épidémiologistes, des laborantins et des médecins provinciaux, en collaboration avec l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB).
Le ministre se veut toutefois rassurant : « Nous pensons qu’il s’agit d’un phénomène que nous pourrons contenir localement, une fois que nous aurons identifié la cause exacte ».
Le ministre a également souligné que 61 % des enfants dans la province du Kwango souffrent de malnutrition, ce qui pourrait aggraver les effets de cette maladie. Roger Kamba a rappelé à la population l’importance d’observer les règles d’hygiène de base pour limiter la propagation de l’épidémie.
Grâce Guka