Devant les agents et cadres de son ministère réunis dans la salle de conférence internationale, la ministre d'État, ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie Thérèse Kayikwamba Wagner dit considérer la diplomatie comme un pilier central dans la défense de la souveraineté de la République Démocratique du Congo.
C'est dans ce cadre que Thérèse Kayikwamba Wagner considère le processus de Luanda comme la clé ou instrument qui encourage son pays à ne pas tolérer la violation de sa souveraineté et intégrité nationale.
"Elle (NDLR: Diplomatie) est au cœur de nos efforts pour protéger nos intérêts nationaux face aux menaces et pour garantir que les principes fondamentaux du droit international soient respectés. À cet égard, le processus de Luanda s'est imposé comme un cadre clé dans lequel nous avons fermement défendu ces principes malgré l'occupation illégale d'une partie de notre territoire par le Rwanda. Depuis la tenue de la première réunion ministérielle le 21 avril 2024, nous avons participé activement à six réunions ministérielles et à chaque étape, nous avons maintenu une position claire et ferme affirmant sans ambiguïté notre refus de tolérer toute violation de notre souveraineté", a déclaré la cheffe de la diplomatie congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner.
Pour Thérèse Kayikwamba Wagner, grâce au processus de Luanda, chaque acteur impliqué dans la crise sécuritaire dans l'Est de la RDC est placé devant ses responsabilités.
"Notre diplomatie s'est caractérisée par une franchise et une exigence sans compromis, nous avons veillé à ce que chaque acteur impliqué dans ce processus soit tenu pour responsable, responsable de ses actions quand il s'agit des violations flagrantes de notre intégrité territoriale mais aussi responsable de son silence lorsque ce silence équivaut à une abdication face à des violations des principes fondamentaux du Droit international. Ces mêmes principes que certains défendent avec vigueur dans d'autres contextes. Notre engagement dans le processus de Luanda témoigne de cette vision, une diplomatie proactive, franche et responsable qui ne cède ni à la pression ni à la complaisance. Nous continuerons à porter haut et fort la voie de la République Démocratique du Congo à exiger la justice et à travailler pour une paix durable et équitable dans notre région", a fait savoir la cheffe de la diplomatie congolaise.
Sur le volet diplomatique, elle a fait savoir que la RDC a œuvré pour relancer et surtout à renforcer les relations bilatérales, régionales et multilatérales avec son pays.
"Ces efforts concertés ont porté plusieurs fruits dont notamment le 09 octobre l'élection de la République Démocratique du Congo au Conseil des Droits de l'homme des Nations-Unies et aussi en novembre 2024 pour la toute première fois notre pays a assuré la présidence du Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine. À cette occasion, Kinshasa a accueilli le 18 novembre la 1245e réunion de haut niveau du CPS consacrée aux programmes DDR et RDPC pour la consolidation de la paix et le développement socioéconomique en Afrique. Ces succès renforcent notre position sur la scène internationale et témoignent de la capacité de notre diplomatie à relever les défis globaux" a souligné Thérèse Kayikwamba dans son intervention.
Dans le cadre du processus de Luanda, les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda ont "examiné et approuvé le Concept d’opérations (CONOPs), un instrument clé", censé fixer les modalités d'un éventuel désengagement des troupes rwandaises présentes sur le territoire congolais et la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Bien avant, la SADC a eu aussi à prolonger d'une année le mandat de sa force déployée dans l'Est de la RDC.
La province du Nord-Kivu est en proie depuis fin 2021 à la résurgence du M23 ("Mouvement du 23 mars"), une rébellion soutenue par Kigali et son armée qui s'est emparée de vastes pans de territoires aux dépens des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et de milices affiliées à Kinshasa. Début août, l'Angola, médiateur désigné par l'Union africaine, a obtenu la signature d'un cessez-le-feu qui semble stabiliser la ligne de front, mais le M23 soutenu par Kigali continue de mener des offensives localisées.
Clément Muamba