RDC : la SCED alerte sur les risques liés au processus de réforme constitutionnelle

 

La Société Congolaise pour l’État de Droit (SCED) a exprimé de vives préoccupations sur le processus de réforme constitutionnelle annoncé récemment par le président Félix Tshisekedi lors de son adresse à la population de la province de la Tshopo. Dans un communiqué publié le 28 novembre, la SCED dénonce une initiative marquée par un manque de transparence, une exclusion des principales parties prenantes et l’absence de débats publics inclusifs.

L’organisation reproche notamment au gouvernement de n’avoir pas clairement expliqué les objectifs, les motivations et les étapes de cette réforme. Elle estime que l’absence de communication accessible à tous contribue à un climat de méfiance. Par ailleurs, la SCED critique l’exclusion des acteurs politiques, sociaux et institutionnels dans la conduite de ce processus, ce qui prive la démarche de l’inclusivité nécessaire pour bâtir un consensus national.

La SCED souligne également que ce processus intervient dans un contexte socio-politique défavorable. Le climat général est marqué par une insécurité persistante dans l’Est du pays, des tensions sociales croissantes et des conditions de vie précaires pour la population. De plus, elle fait état d’atteintes aux libertés fondamentales, notamment à la liberté d’expression, qui compromettent la crédibilité et l’intégrité du processus.

Ce communiqué fait écho aux critiques exprimées par l’opposition politique et une partie de la société civile, qui accusent le pouvoir en place de vouloir utiliser cette réforme comme prétexte pour permettre au président Tshisekedi de briguer un troisième mandat en violation de l’article 220 de la Constitution.

La SCED avertit que ces insuffisances risquent de plonger le pays dans une impasse politique et juridique, menaçant la stabilité nationale. Elle appelle les autorités à privilégier le dialogue, à garantir la transparence et à associer toutes les parties prenantes dans ce processus. Elle insiste également sur l’urgence de se concentrer sur les priorités nationales, notamment la sécurité, la cohésion sociale et le bien-être des citoyens.