Au moins un civil a été tué et trois autres grièvement blessés par balles lors des affrontements jeudi, entre les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise et les FARDC, appuyées par les combattants wazalendo, près de Kibumba, dans le territoire de Nyiragongo. Selon Thierry Gasisiro, rapporteur technique de la société civile de Nyiragongo, les victimes sont des agriculteurs qui se rendaient au champ.
« Le bilan des affrontements est de trois personnes grièvement blessées. Un autre habitant du territoire de Nyiragongo qui allait au champ s'est retrouvé aussi dans une embuscade de l'armée rwandaise et malheureusement, les militaires rwandais l'ont tué. Ils ont pris son corps et l’ont jeté dans un four de la braise où il a été complètement calciné. C'est après une accalmie que son corps a été retrouvé. Toutes ces personnes touchées par balles ont été surprises par cette attaque pendant qu'elles se rendaient dans leurs champs », indique Thierry Gasisiro, rapporteur technique de la société civile de Nyiragongo.
Pour l'heure, une accalmie relative est observée dans la zone et le trafic a tout de même repris sur l'axe Goma-Rutshuru, en passant par Kibumba, du moins pour les usagers qui bravent la peur pour emprunter cette route.
« Quand il y a la guerre comme ça, c'est toujours la population qui en paie le lourd tribut. C'est regrettable que des pères de famille qui sont allés au champ pour chercher de quoi faire vivre leurs familles et qu'elles se retrouvent dans des attaques comme ça et perdre leurs vies, c'est vraiment désolant », regrette cet acteur de la société civile.
De l'autre côté à Walikale, plusieurs sources confirment une offensive de l’armée et les wazalendo dans les villages de Mpeti et Minjenje, à moins de 20 km de Pinga. D’intenses combats étaient signalés dans ces villages entre la coalition gouvernementale et les rebelles du M23 qui ont conquis ces entités depuis près de deux semaines. Le M23 voulait contourner les positions de l’armée loyaliste pour s'emparer de Pinga mais ont été repoussés.
Ces combats sporadiques interviennent quelques jours après le lancement à Goma, du mécanisme de vérification ad-hoc renforcé (MVA-R) du processus de Luanda qui recherche le dénouement dans la crise suscitée par la guerre du M23. Le jour du lancement de ce mécanisme, le ministre angolais des affaires étrangères, Téte Antônio, avait insisté sur la nécessité, pour toutes les parties au conflit, à observer le cessez-le-feu, décrété depuis juillet 2024.
Jonathan Kombi, à Goma