Lors de son intervention jeudi au cours du débat général sur le projet de loi de finances pour l'exercice 2025, le député national Godé Mpoy a attiré l'attention du gouvernement sur la nécessité de prendre à bras-le-corps les revendications des différentes catégories sociales qui se plaignent de leurs mauvaises conditions salariales.
Face aux ambitions élevées exprimées par le gouvernement dans ce projet de loi de finances, cet élu a invité la première ministre Judith Suminwa à faire part à la représentation nationale des stratégies mises en place pour atteindre les différentes assignations prévues dans ce projet de loi sous examen.
"Quelles sont les stratégies claires de notre gouvernement de mobilisation des recettes ? Aujourd'hui là, nous n'avons pas besoin de discours, il faut mobiliser davantage de recettes pour payer. Il y a un lien entre la macroéconomie et la microsociologie, ça se tient tant que vous allez continuer à combattre l'inflation importée par la compression des dépenses publiques, vous êtes en train de scier la branche sur laquelle vous êtes assises et je vous dis depuis 2019, on n’a jamais connu des remous sociaux comme on est en train de le vivre, toutes ces grèves, ce sont des nuages qui annoncent l'orage. Les exemples sont légions dans le monde, je ne le souhaite pas mais je voulais vous dire que le printemps arabe a été provoqué par une mauvaise gestion de la question monétaire", a interpellé Godé Mpoy.
Godé Mpoy a également plaidé pour l'amélioration des conditions sociales des professeurs qui éprouvent des difficultés face à d'autres catégories d'agents publics.
"Depuis 2019, tout le monde a bénéficié de l'augmentation salariale sauf les professeurs d'universités. J'ai entendu les gens dire qu'ils ne veulent pas de la théorie mais moi je vous dis que c'est la théorie qui éclaire la pratique et Nelson Mandela dit ceci : Chaque nation qui néglige son éducation finira par disparaître. Je vous le dis aujourd'hui, j'ai un grand respect pour nos inspecteurs généraux des finances (IGF) mais je vous le dis aujourd'hui un inspecteur général des finances recruté aujourd'hui peut prendre en charge 5 professeurs d'universités", a fait remarquer M. Mpoy, également professeur d’universités.
Il a ajouté : "Je voulais demander à notre gouvernement de regarder cette affaire et vous avez la possibilité de le faire sans argent parce que sur la liste de paie des professeurs il y a au moins 40% de nos frais dedans. Madame la première ministre, si vous vous aimez, si vous aimez le Congo, payez les gens".
Après un débat houleux à l'Assemblée nationale, le projet de loi de finances pour l'exercice 2025 a été déclaré recevable et envoyé à la commission ECOFIN pour un examen approfondi.
Après son adoption en conseil des ministres, le projet de loi de finances pour l'exercice 2025 a été déposé au bureau de l'Assemblée nationale lundi 16 septembre 2024. Ce premier projet de loi de finances du gouvernement Suminwa est équilibré en recettes et en dépenses à hauteur de 49.847 milliards FC dégageant un taux d'accroissement de 21,6% par rapport au budget de l'exercice 2024 chiffré à hauteur de 40.464 milliards FC.
Pour les cinq prochaines années, le coût du programme d’actions du gouvernement est évalué à 277,606 milliards de Francs congolais (CDF), soit un montant équivalent à 92,9 milliards de dollars (USD). Suivant les prévisions du nouveau Gouvernement de la RDC, le coût du budget annuel moyen est estimé à 55.413,2 milliards de Francs congolais (CDF) correspondant à environ 18,471 milliards de dollars.
Clément MUAMBA