Malgré des engagements signés pour la paix, plusieurs régions sont toujours en proie à l’activisme des miliciens Mobondo

La signature de nouveaux engagements à Kinshasa en septembre dernier semble ne pas produire les résultats escomptés dans la crise sécuritaire au Grand Bandundu, en proie à l'activisme de la milice Mobondo. Au Kwango, au Kwilu comme à Kwamouth dans le Mai-Ndombe, les affres des atrocités se poursuivent, des morts, des enlèvements, des pillages et des tracasseries sont toujours observés. 

En l'occurrence, une embarcation en provenance de Mukukulu a été attaquée le jeudi 24 octobre au village Kikubukubu, le long de la rivière Kwango, dans le territoire de Kenge. Des personnes ont été ligotées, tabassées et blessées, des biens et argent ravis par ces hommes armés. 

Pendant ce temps, l'axe routier Lonzo-Kingala reliant les secteurs Lonzo (Kwango) et Wamba (Kwilu) est en insécurité. Les véhicules assurant le transport des personnes sont interceptés, des personnes enlevées et d'autres tuées. 

" Nous avions cru qu'après la signature du deuxième accord de paix  entre le Gouvernement représenté par le VPM de l'intérieur et les leaders de la milice Mobondo, la situation sécuritaire allait s'améliorer dans le Kwango, Kwilu et Mai-Ndombe. Contre toute attente, nous observons que la situation n'a pas changé. Avant l'accord égale après l'accord... Nous croyons que le gouvernement doit régler cette question de manière définitive en cernant le problème et négocier, oui, mais avec qui? Ceux qui ont négocié avec le gouvernement sont-ils les vrais instigateurs de l'insécurité orchestrée par les miliciens Mobondo ? Nous recommandons au gouvernement de négocier avec les vrais acteurs, les vrais instigateurs de l'insécurité", a suggéré Symphorien Kwengo, vice-président du cadre de concertation de la société civile du Kwango. 

Un député national élu de Bagata qui abonde dans le même sens relève des actes ignobles commis entre les secteurs Lonzo et Wamba. Le professeur Laurent Ngila exige le renforcement des dispositions sécuritaires sur ce tronçon. 

"Il y a un véhicule qui revenait de Kinshasa, arrivé au village Tsatso, les Mobondo ont pris en otage ce véhicule et les passagers. Ce groupe pille, vole, viole et tue. Ils menacent les paisibles citoyens. Une dizaine de personnes ont été prises en otage et exécutées enfin", a déclaré cet élu de Bagata. 

Dans la région, l'armée mène l'opération Ngemba (la paix) pour pacifier la région. A Kwamouth, l'armée poursuit l’opération contre les miliciens Mobondo encore actifs notamment entre les localités Lweme et la ferme Ntwala où, au moins 10 miliciens ont été tués la nuit de mardi 08 à mercredi 09 octobre dernier. Plusieurs effets militaires ont été récupérés par les forces loyalistes. 

Lors des assises de Kinshasa en septembre dernier, les leaders des miliciens Mobondo se sont engagés à la cessation des hostilités. Les parties ont recommandé l'installation des services de sécurité à Kwamouth, la création de nouveaux Ciat et Sous-ciat de la police, l'installation des parquets et des services d'inspection judiciaire du parquet et de l'auditorat ainsi que l'organisation de procès publics à l'encontre des auteurs intellectuels et physiques des atrocités, etc. 

Jonathan Mesa, à Kikwit