Le débat autour de la révision ou du changement de la constitution continue d'occuper un espace considérable dans le paysage sociopolitique congolais. Interrogé lors d'un briefing presse conjoint avec son collègue de la fonction publique sur les propos du Président Félix-Antoine Tshisekedi tenus à Kisangani lors de son récent séjour à la province de la Tshopo, le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya a tenu à clarifier les propos du Chef de l'État qui selon lui sont souvent mal interprétés.
"J'ai l'impression qu'on veut faire dire au Président de la République des choses qu'il n'a pas dit, le Président de la République s'exprimant sur ce sujet a dit que ce n'était pas une urgence je crois qu'il a dit, ensuite le Président de la République a aussi dit que l'année prochaine il mettra en place une commission pluridisciplinaire avec les congolais de tous les bords pour réfléchir. La constitution que nous avons,il faut la lire aussi parce qu'elle prévoit notamment les mécanismes comment la révision peut se faire, il faut considérer que pour le moment nous n'y sommes pas encore", a réagi le porte-parole du gouvernement lundi.
Pour appuyer son argumentaire, Patrick Muyaya est revenu sur les propos de Félix Tshisekedi tenus devant les étudiants de Kisangani qui en fait résument l'essence de son engagement à avoir des institutions fortes en RDC : "Moi ma personne importe peu, je pense que si nous avons un pays où les institutions sont fortes quelque soit les individus qui sont là, c'est le pays qui va gagner, parce que dans un pays ce sont les institutions qui gagnent pas les personnes fortes".
Cette position de Félix Tshisekedi, d’après Muyaya, doit mettre fin aux spéculations et réaffirmer l'objectif “consolider la démocratie par des institutions fortes”.
"Je pense que c'est une réponse qui est courte mais qui est claire et qui devrait clore ce débat parce que ce débat aura lieu l'année prochaine. La commission pluridisciplinaire aura des congolais qui viendront de toute part pourront discuter sans encombres autour du textes parce que les textes de la constitution , c'est un texte qui nous appartient à nous tous comme ressortissant d'un pays que vous soyez de l'opposition, de la majorité, de la société civile c'est une réflexion".
Il a poursuivi :
"Nous sommes au bout de 4 processus électoraux, nous sommes sortis d'un processus de belligérance pour entrer dans la consolidation de la démocratie on a des difficultés et le souci principal tels que le Président de la République l'a résumé c'est d'arriver à avoir les institutions fortes donc il faut considérer que si révision de la constitution doit avoir lieu sera pour le bien de nos institutions et pour les bénéfices du peuple congolais"
Le débat sur la révision ou le changement de la constitution lancé par Félix Tshisekedi et le parti présidentiel continue de diviser l'environnement sociopolitique congolais. Du côté du pouvoir, l'on estime que certaines dispositions de l'actuelle constitution sont tombées caduques et nécessitent de changer ça et le chef de l'État a, lors de son séjour à Kisangani, annoncé la mise en place de la commission spéciale pour examiner la question dès l'année prochaine.
Au sein de l'opposition et certaines organisations de la société civile, ces arguments ne tiennent et accusent le régime de Félix Tshisekedi de vouloir s'éterniser au pouvoir au détriment de la volonté de la population. Pour Ensemble pour la République de Moïse Katumbi Chapwe, il s'agit là d'une preuve que le régime actuel est dans l'impossibilité de répondre aux préoccupations de la population mais en même temps veut se maintenir au pouvoir.
Clément MUAMBA