Au moins dix-huit civils ont été tués par des bandits armés dans le territoire de Nyiragongo depuis le début du
mois d’octobre 2024. Selon la société civile locale, qui livre ce bilan non exhaustif, le dernier cas en date est le meurtre par balles, dans la nuit de mercredi 23 à jeudi 24 octobre, de deux civils dans le groupement Munigi.
Le rapporteur de la structure citoyenne de Nyiragongo, Thierry Gasisiro, invite une fois de plus les autorités à revoir les mesures sécuritaires dans ce territoire, qui continue d’accueillir des déplacés de la guerre du M23, en provenance des territoires de Rutshuru et de Masisi.
« Dans le village Turunga, toujours dans le groupement Munigi, il y a également eu des tirs dans la nuit du 23 au 24 octobre, et une personne a été tuée par balle. Plusieurs biens de valeur ont été emportés par des malfrats. Dans le groupement Rusayo, au village Kabale Katambi, toujours dans le territoire de Nyiragongo, un corps sans vie d'un jeune homme a également été découvert, visiblement tué par balles. Peu avant, c'était dans le camp des déplacés de Rusayo où plusieurs coups de feu ont été entendus », témoigne Thierry Gasisiro.
Et de poursuivre :
« Nous lançons ici un appel vibrant à toutes les autorités de se pencher sur cette question sécuritaire, de multiplier la vigilance et de stopper cette insécurité grandissante. On ne comprend toujours pas, en dépit de la présence des forces des FARDC, des Wazalendo, de la MONUSCO et de tous les partenaires de l'État congolais en matière de sécurité, que des bandits puissent défier l'autorité en semant la désolation, en tuant des gens et en cambriolant des maisons. On en a vraiment marre, la population souffre, et il faudrait que cela s'arrête. Les autorités ont l'obligation de tout mettre en œuvre pour stopper cette insécurité dans le territoire de Nyiragongo. »
Le calme est revenu, ce vendredi 25 octobre, sur l'axe Turunga, dans le territoire de Nyiragongo, après une matinée agitée par des manifestations de jeunes contre la persistance de l’insécurité dans cette partie du Nord-Kivu. Les forces de l’ordre sont intervenues et ont dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogènes. Le trafic a donc repris entre Goma et Nyiragongo, sur l'axe Turunga, et les activités socio-économiques ont également rouvert à Turunga.
Plusieurs acteurs, tant politiques que de la société civile, ont toujours réclamé la levée de l’état de siège, une mesure qui a échoué à ramener la paix et la sécurité dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Cette mesure a été prorogée récemment, pour la 84e fois, à l’Assemblée nationale et au Sénat de la République Démocratique du Congo, malgré la contestation de certains élus des provinces concernées.
Jonathan Kombi, à Goma