RDC : les violences sexuelles se répandent malgré les efforts de prévention et d'enquête, selon l'ONU

Volker Türk
Volker Türk, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme

Dans sa déclaration sur la situation dans la République démocratique du Congo ce mardi, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme a également fait mention de l’augmentation dramatique des cas de violences sexuelles, particulièrement dans les provinces affectées par les conflits armés. 

Volker Türk précise que entre le 1er juin 2023 et le 31 mai 2024, 85 % des violations et atteintes commises dans le pays ont eu lieu dans les provinces touchées par le conflit dans l'est du pays. Les membres de groupes armés seraient responsables de 61 % d'entre elles, ainsi que d'attaques meurtrières contre des civils et des infrastructures civiles, notamment des écoles et des hôpitaux. 

Et d’ajouter, “Malgré certains efforts de prévention et d'enquête, les violences sexuelles se répandent, avec 700 nouvelles victimes identifiées au cours de la seule période couverte par le rapport. Les groupes armés enlèvent, retiennent en captivité et soumettent les femmes et les filles à l'esclavage sexuel. Nombre d'entre elles ont été tuées après avoir été violées. Les cas ne sont certainement pas tous signalés. C'est atroce.”

Pour rappel, fin septembre, Médecins Sans Frontières (MSF) a dévoilé un rapport accablant sur la prise en charge des violences sexuelles en République démocratique du Congo (RDC), révélant qu'en 2023, 25.166 victimes ont été soignées à travers le pays, soit plus de 2 victimes par heure, des chiffres les plus élevés jamais enregistrés par l'organisation en RDC. Entre janvier et mai 2024, MSF a pris en charge 17.363 victimes rien qu'au Nord-Kivu, représentant 69% du total des victimes soignées en 2023 dans les cinq provinces concernées (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Maniema et Kasaï-Central). 

 

Prisca Lokale