En RDC, l’UDPS relance le débat autour du projet de révision constitutionnelle

La Constitution de la RDC/Ph. droits tiers

Le parti présidentiel, l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) soutient l'idée de révision de la constitution du 18 février 2006, alors que le président Félix Tshisekedi est à son deuxième et dernier mandat constitutionnel. Le secrétaire général et président intérimaire du parti l’a publiquement déclaré dimanche au cours d’un échange avec les militants de cette formation politique.

« La révision constitutionnelle n'est pas quelque chose de mauvais. Qu'on ne dénature pas cette hypothèse. J'étais informateur et je connais les lacunes que comporte la constitution simplement sur la formation du gouvernement. Vous avez appris au Sénégal, où le président, aussitôt élu, a directement nommé son premier ministre », a avancé Augustin Kabuya devant les militants.

M. Kabuya explique entre autres raisons, le temps jugé long pour la formation du gouvernement pour amorcer un mandat présidentiel. Selon lui, le mandat présidentiel de cinq ans n’est que théorique, alors que dans les faits, ce mandat est réduit à trois ans

« Sur les cinq ans du président de la République, ce sont six mois qui sont consommés gratuitement. Après ce temps, le mandat de cinq ans dont on vous parle n'en est pas un. Puisque la cinquième année est une année électorale où tout le monde est en ébullition. Est-ce qu'on peut accepter une telle constitution ?», s'est-il interrogé à haute voix, avant d'affirmer que le chef de l'État est bloqué par la constitution.

Félix Tshisekedi lui-même s’était déjà exprimé sur cette question. En mai, devant la diaspora congolaise à Bruxelles, il avait indiqué qu’il mettrait en place « une commission nationale multidisciplinaire qui sera appelée à réfléchir sur la manière de nous doter d'une constitution digne de notre pays »

« Comme vous le savez, je suis un fervent partisan de la mise à jour de notre constitution. Je pense que notre constitution est obsolète, c'est une constitution qui a été conçue après un conflit et elle avait fait la part belle à tous ceux qui avaient été des belligérants et même dans le système électoral que nous avons à la proportionnelle ce n'est pas un système propice pour un pays aussi grand que la République Démocratique du Congo. On ne devrait pas avoir un système pareil pour composer notre classe politique. Je crois que tout ça va faire l'objet des réflexions, je mettrai en place une commission nationale qui serait multidisciplinaire et qui serait appelée à réfléchir sereinement sur la manière de nous doter d'une constitution digne de notre pays », avait déclaré Félix Tshisekedi. 

Si une grande partie de l'opposition s'oppose à cette initiative, soutenue par Félix Tshisekedi en début de son deuxième mandat, Adolphe Muzito, ancien premier ministre et opposant, épouse l'idée. Réagissant à la question du dialogue que prône Martin Fayulu, le président du Nouvel Élan a exigé que la rédaction d'une nouvelle constitution en soit le préalable. Pour l'ancien porte-parole de la majorité sous Joseph Kabila, André Alain Atundu, la constitution doit être changée en raison de l'intangibilité de quelques dispositions.

Samyr LUKOMBO