Constitution des groupes parlementaires et commissions permanentes : Eteni Longondo appelle l'UDPS et ses mosaïques à une organisation interne "transparente" et demande à Vital Kamerhe de ne pas considérer les propositions non approuvées par les élus

Photo d'illustration
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Se dirige-t-on vers un nouveau bras de fer entre les sociétaires de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS/Tshisekedi), cette fois-ci au sein des institutions, notamment l'Assemblée nationale ? La question mérite d'être posée au regard de la démarche entreprise par le député national Eteni Longondo.

Dans une missive adressée aux députés nationaux du parti présidentiel et ses mosaïques, avec copie pour information au président et au premier vice-président de la chambre basse du parlement, l'élu de la circonscription électorale d'Ikela, dans la province de la Tshuapa, appelle à une rencontre pour réfléchir "librement" et d'une manière "transparente" sur leur organisation interne au sein de l'Assemblée nationale.

"Je propose que nous nous rencontrions très rapidement, tous sans exception, avant la fin de cette semaine, sous la coordination d'un collègue que nous choisirons nous-mêmes séance tenante, pour former de manière participative, objective et transparente des groupes parlementaires, et recevoir des propositions concernant la participation de chacun dans les différentes commissions permanentes de l'Assemblée nationale, que nous transmettrons au Président de l'Assemblée nationale. Nous sommes de l'UDPS et devons appliquer la démocratie dans tout ce que nous entreprenons en politique", a-t-il écrit dans sa correspondance dont une copie est parvenue à la rédaction de ACTUALITE.CD le jeudi 26 septembre 2024.

L'ancien ministre de la Santé publique justifie sa démarche en constatant une sorte de léthargie au sein du parti présidentiel, plus particulièrement au niveau de l'Assemblée nationale.

"Je voudrais, par la présente, attirer votre attention sur la léthargie dangereuse que nous connaissons en ce qui concerne notre organisation interne, laquelle risque de compromettre notre efficacité au sein de notre Assemblée nationale. Depuis le début de cette législature, nous ne nous sommes pas encore rencontrés pour mener des réflexions stratégiques et tactiques sérieuses sur notre organisation interne. Il est à noter que jusqu'à ce jour, certains de nos collègues ne sont pas au courant des groupes parlementaires et commissions permanentes auxquels ils appartiennent, tout simplement parce que le travail s'est fait en cachette. Les députés nationaux sont des responsables et ne peuvent accepter qu'un travail les concernant soit fait à leur insu et qu'il leur soit imposé", a soutenu Eteni Longondo.

Face à cette situation, cet élu d'Ikela sur la liste de l'UDPS/Tshisekedi demande au président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe, de ne pas accepter les propositions des listes de l'UDPS et de ses mosaïques non approuvées par les députés nationaux.

"Nous décourageons donc toute initiative consistant à demander à un groupe de personnes de traiter les ambitions des députés nationaux concernant leurs responsabilités au sein des commissions permanentes de l'Assemblée nationale. Nous demandons aux députés nationaux de ne pas prendre part à ce genre d'initiatives, car les résolutions qui en découleraient seraient rejetées par les députés. NOUS EXHORTONS LE PRÉSIDENT DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE À NE PAS CONSIDÉRER LES PROPOSITIONS DES LISTES UDPS ET MOSAIQUES NON APPROUVÉES PAR LES DÉPUTÉS NATIONAUX", a plaidé l'ancien ministre.

La démarche de Eteni Longondo intervient alors que des tractations sont en cours à l'Assemblée nationale, au sein de chaque famille politique, pour constituer les groupes parlementaires, les commissions permanentes et le comité des sages, afin d'assurer le bon fonctionnement de la nouvelle session parlementaire. Lors de son allocution à l'ouverture de la session, le lundi 16 septembre dernier, Vital Kamerhe avait appelé ses collègues à faire diligence pour finaliser ce processus.

Pour certains observateurs, l'initiative de Eteni Longondo pourrait être mal perçue par Augustin Kabuya, député national, qui se considère encore comme chef du parti présidentiel et de ses mosaïques. Cette démarche risque d'attiser une fois de plus les tensions au sein de la famille politique de Félix Tshisekedi, mais cette fois-ci au sein des institutions.

Clément Muamba