RDC : Seth Kikuni introuvable à l'ANR, Fayulu demande au service de renseignement de clarifier la situation de l'opposant

Douze jours (12) se sont déjà écoulés depuis que l'opposant Seth Kikuni a été détenu à l'Agence nationale des Renseignements (ANR), d'après ce qu'avait affirmé le cadre de concertation des forces politiques et sociales dont il est l'un des initiateurs. Sa femme, Laureine Kabwiz, qui y était jeudi pour rendre visite à son mari, a été “surprise” d'apprendre que M. Seth n'est pas à l'ANR. Face à ce qui s'apparente à un flou, Martin Fayulu exige le service de renseignement de clarifier la situation de cet ancien candidat président de la République.

Via son compte X, ce vendredi 13 août, Martin Fayulu parle de « quelque chose de suspect ». Cet opposant s'interroge désespérément de la négation de l'ANR sur la présence de Seth, alors que ses compagnons, arrêtés avec lui, sont rentrés aux bureaux de ce service pour récupérer leurs téléphones portables.

« L’information affirmant que l'ANR ne détiendrait pas Seth Kikuni suscite une profonde inquiétude. Comment expliquer alors que les deux personnes arrêtées en même temps que Seth aient été libérées par l’ANR, et qu'ils soient retournées le lendemain à l’ANR pour récupérer leurs téléphones ? Il y a manifestement quelque chose de suspect. L’ANR doit clarifier la situation de Seth, et je demande aux organisations de défense des droits de l’homme de s’impliquer activement dans ce dossier pour éviter toute éventualité malheureuse », écrit-il.

Son épouse est inconsolable. Dans une vidéo récente, on la voit en larmes devant les militants de la voix des sans voix (VSV), à qui elle explique l’état de santé de son mari, qui suit un régime strict à la suite d'une opération chirurgicale récente. « Il a besoin d’un suivi médical régulier et d’un régime alimentaire adapté. Je ne sais pas s’il reçoit les soins nécessaires en détention ». Dans une interview accordée à ACTUALITÉ.CD ce vendredi, Laureine Kabwiz qui était de nouveau à l'ANR, a été retournée après qu'on lui a dit que son mari n'y était pas. « Hier, je suis retournée à l'ANR, pensant qu'il y était, car les deux collaborateurs arrêtés avec lui ont été relâchés. On m’a fait attendre, puis on m’a dit qu’il n'était pas là. Je ne sais même pas s’il est vivant », a-t-elle déclaré.

La VSV a également exprimé sa préoccupation face au non-respect des droits fondamentaux de M. Kikuni, notamment son droit à recevoir des visites et des soins. « Nous appelons à la libération immédiate de M. Kikuni ou à sa présentation devant une juridiction compétente », a indiqué l’organisation dans un communiqué, soulignant que sa détention prolongée sans explication est une violation flagrante des droits de l’homme.

Samyr LUKOMBO