Identification des corps des prisonniers décédés par leurs familles : "un traumatisme de plus et une logique d’humiliation et de mépris", selon Prince Epenge

Photo ACTUALITE.CD.

La communication du ministère de la Justice invitant les familles des détenus du Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK, Ex Prison de Makala) à venir identifier les corps des prisonniers décédés lors des incidents liés à la tentative d’évasion n'a pas laissé les acteurs socio-politiques congolais indifférents.

Pour Prince Epenge, proche de l'opposant Martin Fayulu et porte-parole de la plateforme Lamuka, il s'agit là d'un traumatisme de plus et une logique d'humiliation et de mépris à l'égard des familles des victimes.

"Le régime Tshisekedi après avoir tué plus de 500 Congolais à MAKALA, demande aux familles des victimes de sillonner toutes les morgues de Kinshasa pour identifier les corps de leurs, sachant comment les morgues de Kin sont bondées, c’est un traumatisme de plus et une logique  d’humiliation et de mépris jusqu’au bout à l’égard des familles. Si le greffe de la prison a été brûlé, les parquets qui transfèrent les prévenus à la prison ont les registres, que les magistrats s’y réfèrent.  Que Mutamba respecte les victimes et leurs familles ", a-t-il fait savoir dans un message envoyé ce mardi 10 septembre à ACTUALITE.CD.

Dans un communiqué publié vendredi 6 septembre dernier, le ministère de la Justice et Garde avait justifié sa démarche du fait que "plusieurs corps des prisonniers ne peuvent être identifiés" en raison de la destruction des archives du greffe. Pour faciliter le processus d’identification, les familles des prisonniers disparus sont invitées à se rendre dans les morgues suivantes : morgue centrale de Kinshasa, Morgue du camp Kokolo, Morgue du camp Tshatshi, Morgue du sanatorium de Selembao.

Selon toujours le même communiqué, les proches sont priés de fournir divers éléments justificatifs, notamment des documents prouvant leur lien de parenté ou de filiation avec les victimes, tels que des pièces d’identité, des documents d’état civil, ou toute autre preuve (photos, courriers, témoignages).

Le ministère a également mis à disposition des lignes téléphoniques pour tout renseignement complémentaire. Cette initiative intervient alors que les familles de nombreux détenus sont toujours sans nouvelles de leurs proches après le drame qui a fait plusieurs dizaines de morts.

Selon le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, le bilan a été revu à la hausse. Dans son intervention sur France 24, il a révélé que deux nouvelles personnes ont succombé suite aux blessures ramenant le bilan à 131 morts au lieu de 129 communiqués précédemment.

Clément MUAMBA