Ces chiffres ont été révélés cette semaine par le chef de bureau du service de développement rural du territoire de Dungu situé à plus de 200 kilomètres de la ville d'Isiro, chef-lieu de la province du Haut-Uele dans la partie nord-est de la RDC. C'est à la suite de l’inondation causée par les pluies abondantes qui ont arrosé la cité de Dungu la semaine dernière, indique notre source.
Ces statistiques dites partielles, touchent particulièrement le quartier Bamokandi, l'un des trois qui composent le chef-lieu du territoire. Les occupants sont logés dans des familles d'accueil puisque les uns ont perdu leurs maisons et d'autres leurs logis restent jusqu'ici immergés, renseigne la même source.
Méthode Gène, responsable du service de développement rural du territoire de Dungu explique que ces personnes sinistrées vivent dans des conditions défavorables et sont exposées à diverses maladies notamment le paludisme suite à la multiplication des moustiques. À cela s'ajoute le risque de contracter des maladies d'origine hydrique puisque les eaux sont aussi polluées.
"Il y a eu une grande quantité de pluie qui s'est abattue la semaine dernière chez nous ici à Dungu. Le quartier Bamokandi est le plus touché à la hauteur de ± 85%, suivi du quartier Ngilima et Uye. 989 ménages touchés, 4 193 maisons frappées (détruites ou submergées). 4 963 personnes adultes dont 2 233 hommes et 2734 femmes sont affectées hormis 6 880 enfants parmi lesquels 3 350 garçons et 3 530 filles. La situation est compliquée sur terrain. Un père de famille peut avoir trois cases dans sa parcelle, deux sont écroulées et l'une dans l'eau, il ne peut pas vivre. Les installations sanitaires sont dehors, l'odeur nauséabonde, les déchets humains sont par terre, l'eau et l'environnement pollués, les moustiques partout. S'il n'y a pas d'intervention urgente on peut enregistrer des cas de choléra", a-t-il dit.
Redoutant le pire si aucune mesure d'urgence n'est envisagée, il lance un appel à l’aideà l’endroit des autorités, des organisations humanitaires ainsi qu'à d'autres partenaires de l'État congolais pour assister ces familles en détresse.
"Nous lançons ici notre SOS aux autorités provinciales et nationales, les hommes de bonne volonté, et à nos partenaires de pouvoir soutenir ces familles sinistrées".
D'après ce responsable de ce service public dans la région, une pareille catastrophe remonte aux années 1979, soit 45 ans plus tôt, selon l'histoire. Méthode Gène ajoute par ailleurs que l'identification des autres victimes se poursuit dans les deux autres quartiers de Dungu (Ngilima et Uye) et les données y relatives seront communiquées incessamment.
Joël Lembakasi, à Isiro