La place de la femme dans la culture et les arts a été evoquée et mise en avant lors de la troisième édition du Forum Wanawake wa Afrika. Encore sujette à certaines discriminations dans différents domaines dont les arts, le forum a été initié pour servir de cette plateforme qui encourage les femmes, mettant en avant leurs exploits à travers des témoignages et des interventions lors de sa tenue.
La troisième édition a eu lieu à l’académie des beaux-arts de Kinshasa, ce mercredi 31 juillet à l’académie des beaux-arts, à l’occasion de la journée de la femme africaine. Cette année, il était question de discuter sur la place de la femme dans les cultures et les arts. Et des visages connus et chevronnés de la culture sont intervenus pour le faire.
Hôte de l'événement, le Directeur Général de l’académie des beaux-arts, le professeur Henri Kalama Akulez, indique que le nombre des femmes dans cette institution ne fait qu’augmenter.
“ L’art est un secteur très prometteur, l’académie des beaux-arts, comme institution de formation des artistes, est de plus en plus fréquentée par les femmes et nous avons beaucoup de femmes qui sont reconnues comme artistes internationales, c’est ça notre fierté. Les parents ne doivent pas hésiter à envoyer leurs enfants étudier dans le domaine de l’art ”, a souligné Henri Kalama.
Marainne du forum Wanawake wa Afrika depuis la première édition, Catherine Kathungu Furaha, ministre de la cultiure honoraire, ajoute que les roles de la femme s’étendent aussi bien pour le développement du pays que pour la création de l’identité.
“ C'est avec la culture que nous allons construire ce qui a été détruit. Et ce que je viens de recevoir encore aujourd’hui, je comprends que les femmes ont un grand rôle à jouer dans tous les domaines et particulièrement dans le domaine de la culture parce qu’elles sont créatrices, elles sont éducatrices, elles sont chargées de développement mais aussi elles sont entrepreneures. Nous avons un rôle à jouer pas seulement comme actrice de notre développement mais aussi comme actrices de la construction de l’identité ”, a dit l’ancienne ministre de la culture.
Un coup de pouce des autorités pour la culture
La culture et les arts en RDC rencontrent de nombreuses difficultés pour leur rayonnement. Les efforts parfois personnels permettent d’en arriver à certaines réalisations pour le moins glorieuses dans le secteur. D’om un accompagnement sur différents plans, des autorités compétentes pour la culture ferait l’affaire car le Congo est déjà culturellement béni, affirme Caroline Pindi Norah, initiatrice du Forum Wanawake wa Afrika.
“ Nous avons une culture riche, des artistes formidables, il faut juste un coup de pouce du gouvernement ou des personnes qui nous dirigent pour qu’elle puisse aller de l’avant et éclore. La culture représente très bien notre pays à l’extérieur, c'est très important que les gens comprennent ça et qu’il y ait un soutien qui va avec ”, a dit Caroline Pindi qui est également président de la structure Milles et un esprit.
Pour Lydia Nsambayi, styliste, modéliste, enseignante et secrétaire générale académique à l’Institut Supérieur des Arts et Métiers, c’est important de relever l’apport des femmes stylistes dans la mode africaine et congolaise, mais aussi d’interpeller les autorités sur leur implication dans la culture vestimentaire. “ La regarder de loin, c’est une très mauvaise chose. Un peuple sans identité est un peuple mort ”, souligne-t-elle.
Dans son intervention, cette modéliste a parlé de l’identité vestimentaire congolaise. Elle estime qu’il faut trouver les éléments identitaires forts pour créer une identités vestimentaire congolaise et pour cela, il faut des formes, des matières, des pratiques telles la filature, broder le raphia et bien d’autres qu’elle pense qu’il faut répercuter, se saisir de ces éléments pour trouver le bon feeling.
Présidente du Café Littéraire de Missy (CaLM), Missy Bangala a étalé son intervention sur les femmes dans la littérature, énumérant des noms mythiques de cet art de tenir la plume en Afrique et en RDC. Des femmes telles que Mariama Ba, Elisabeth Mweya Tol'Ande, Yolande Elebe, Eugénie Pongo, etc.
La Directrice Générale du Fonds de Promotion Culturelle, Barbara Kanam a raconté son parcours de 20 ans de vie artistique. Il y a beaucoup de préjugés mais je voudrais encourager toutes les jeunes filles qui ont accepté d'embrasser cette carrière d’artiste, a-t-elle dit, avançant des raisons d’y rester afin d'accroître entre autres le nombre des femmes dans le secteur.
Le Forum Wanawake wa Afrika a entre autres pour mission de faire connaître au public les exploits des femmes et aussi montrer des modèles aux jeunes filles. Également de promouvoir la culture et les arts afin de pousser les autorités à mettre le paquet pour la culture et les arts en RDC.
A l’issue des interventions des panélistes, le prix Cult’arts de ce forum a été remis. Cette année, Isaac Bafwa de Kisangani qui l’a remporté pour avoir fait un film qui raconte les violences faites à la femme, avec comme exemple frappant de violence conjugale.
Kuzamba Mbuangu