Immersion dans le quotidien de Mukenge Aseb Marie Claire, menuisière de profession

Photo/ Droits tiers
Photo/ Droits tiers

Dans la commune de Matete, situé dans le quartier Maindombe, l'atelier de Mukenge Aseb Marie Claire, donne vie au bois brut en le transformant en des objets uniques et fonctionnels.
Dès l'entrée, le chant des outils, l'odeur du bois frais et des sons métalliques envahissent les sens. Des scies, des marteaux, des mètres rubans et une multitude d'outils bien rangés témoignent de l'organisation de l'artisan. Des tables, des caisses, des tabourets, des lits et des bancs, tous fièrement exposés, sont autant de preuves du talent et de la créativité de Marie Claire. Son atelier est un lieu de vie et d'échanges. Des clients, particuliers ou professionnels, viennent régulièrement lui passer des commandes, acheter des meubles sur mesure ou faire réparer leurs outils abîmés, et Marie Claire apprécie cette diversité des tâches qu'elle effectue au quotidien.  "J'aime l'aspect challengeant de mon métier," explique-t-elle. "Chaque projet est unique et me pousse à me surpasser."

De la débrouille à la réussite 

Diplômée en littérature et anglais, Marie Claire a connu un parcours de vie semé d'embûches. Le décès de ses parents et la perte d'emploi de son époux l'ont contrainte à se débrouiller. C'est d'abord en vendant des lubrifiants, des huiles et des planches qu'elle a pu subvenir aux besoins de sa famille. Mais son amour pour le bois et son désir d'indépendance l'ont poussé à se lancer dans la menuiserie.
Déterminée à réussir, Marie Claire s'engage comme apprentie auprès d'un menuisier, client de son commerce de planches. Elle assimile les techniques de fabrication des caisses, puis étend son savoir-faire à la création de meubles divers. Son talent et sa persévérance lui permettent d'ouvrir son propre atelier il y a six ans.

La qualité avant tout!
Malgré les difficultés rencontrées, notamment le manque d'outils perfectionnés, Marie Claire s'efforce de réaliser un travail de qualité. Sa débrouillardise et son ingéniosité lui permettent de pallier les manques et de satisfaire ses clients. Ces difficultés ne font que renforcer sa détermination, reconnaît-elle. "C'est ce qui rend mon travail si stimulant. Et puis, il n'y a rien de plus satisfaisant que de voir le sourire d'un client lorsqu'il découvre le meuble que je lui ai créé."

Femme active et mère dévouée, Marie Claire jongle entre son travail et sa vie familiale avec une admirable organisation. Elle cuisine à l'avance pour optimiser son temps et gérer son foyer avec efficacité, sans jamais négliger la qualité de ses créations.
"Ce n'est pas toujours facile de trouver un équilibre, mais c'est possible," affirme-t-elle. "Il faut beaucoup d'organisation et de soutien de la part de ses proches."

Fière d'exercer un métier autrefois considéré comme exclusivement masculin, Marie Claire est une ambassadrice de l'émancipation des femmes congolaises. Ambitieuse et déterminée, elle rêve d'agrandir son atelier et de le transformer en une entreprise prospère qui emploiera de nombreuses personnes. Son talent, sa persévérance et son esprit d'entreprise ne font aucun doute : elle est assurément sur la voie du succès.
Elle encourage cependant les Congolaises à se lancer dans des métiers traditionnellement masculins, comme la menuiserie. "Il ne faut pas avoir peur de suivre ses rêves," insiste-t-elle. "Nous avons les mêmes capacités que les hommes et nous pouvons réussir dans tous les domaines."

L'atelier de Mukenge Marie Claire Aseb est plus qu'un simple lieu de travail : c'est un symbole de l'espoir, de la persévérance et de l'émancipation des femmes congolaises. Son histoire inspire et motive, et son talent promet un avenir radieux à cette menuisière.
Nancy Clémence Tshimueneka