Le ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, a tenu à rassurer l'opinion publique qu'aucun dossier pénal n'a été ouvert à ce jour contre le chanteur Koffi Olomidé en rapport avec ses récentes déclarations lors d'une émission sur la RTNC.
"De même, aucune perquisition n'a été opérée au domicile de l'intéressé en rapport avec ce dossier. Monsieur Koffi Olomidé demeure donc libre de ses mouvements tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. L'invitation du Parquet a aussi une finalité pédagogique et tel a été le cas en l'espèce", précise le cabinet du ministre dans un communiqué ce lundi.
En l'absence de Koffi Olomidé, le collectif de ses avocats a répondu ce même lundi à l'invitation des inspecteurs du parquet près la Cour de cassation. Un des avocats de cette icône de la musique congolaise, Maître Tyty Maweta, a affirmé avoir remis aux autorités judiciaires tous les documents justifiant l'absence de son client du pays. Il a également assuré que Koffi Olomidé se présentera personnellement à l'invitation du parquet dès son retour en RDC.
"Notre client a été invité au niveau de la brigade. Il n'était pas invité au parquet près la Cour de cassation, mais par les inspecteurs. Comme vous le savez, la représentation en cette matière n'est pas admise. Nous étions venus informer l'autorité que le client est en déplacement et avons déposé des pièces qui attestent que le client est à l'étranger. Dès son retour, il sera disposé à collaborer avec la justice. Nous nous sommes mis d'accord sur une date certaine pour sa comparution", a déclaré Me Maweta à la presse.
Koffi Olomidé a été au centre des débats après son passage remarqué à l'émission "Le Panier The Morning Show" sur la RTNC le 6 juillet dernier. Lors de cette émission, il avait tenu des propos sur la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC, jugés "dénigrants et démobilisants" pour les Forces armées de la RDC (FARDC). Ses déclarations lui ont valu une première convocation par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel et de la Communication (CSAC) le 12 juillet, où il a dû présenter ses moyens de défense.
"Il n'y a pas de guerre. Nous sommes tapés. On nous gifle. On fait de nous ce qu'on veut. J’ai vu les camions de ces gens-là qui viennent tranquillement et personne pour les empêcher. J’ai vu que nos militaires vont à la guerre à moto. J’ai des larmes. Il n’y a pas de guerre. On nous traite comme des enfants. La guerre, c’est quand on tire, nous nous répliquons", avait déclaré Koffi Olomidé lors de l'émission, déclenchant une vague de réactions et de mesures disciplinaires, incluant la suspension de Jessy Kabasele, présentateur de l’émission, par la direction de la RTNC pour ne pas avoir réagi aux déclarations de l’artiste.
Le CSAC a rappelé à Koffi Olomidé, ambassadeur de la culture congolaise, ses responsabilités et l'importance de mesurer ses paroles. Pour le contexte, sa nomination en tant qu'ambassadeur, tout comme celle de Maître Gims et Dadju, visait à promouvoir la rumba congolaise, inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO en décembre 2021.