La LRA toujours active en RDC : le secrétaire général de l'ONU alerte sur de nouvelles attaques

L'Armée de résistance du Seigneur (LRA) reste une menace persistante en RDC. Dans un rapport présenté le 30 mai 2024 sur la situation en Afrique centrale et les activités du Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a détaillé les récentes exactions commises par ce groupe rebelle.

Selon le rapport, un groupe présumé de la LRA a attaqué trois communautés dans la province du Bas-Uélé en RDC le 28 février 2024. Ces attaques ont entraîné le pillage et l'incendie d'un centre de santé communautaire, de magasins et de maisons. Trente-quatre personnes, dont 24 enfants, ont été enlevées. Le groupe, composé d'environ 15 hommes en tenue militaire et armés d'armes automatiques, a ensuite frappé à nouveau dans la nuit du 4 mars, attaquant deux autres communautés et enlevant quatre garçons, une fille et un jeune homme. Au 5 mars, 30 enfants, dont 19 garçons et 11 filles âgés de 10 à 18 ans, restaient captifs.

Le 24 mars dernier, l'ancien Premier ministre Sama Lukonde avait exprimé sa profonde préoccupation face à l'augmentation des enlèvements perpétrés par les milices de la LRA dans le territoire d'Ango, province du Bas-Uélé. « Ces actes de terrorisme visent particulièrement les adolescents », avait-il déclaré. En réponse à la gravité de la situation, il avait demandé au Vice-Premier Ministre, ministre de l'Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières, de prendre toutes les mesures nécessaires pour traquer les responsables de ces actes, libérer les otages et éradiquer ce phénomène qui perturbe non seulement la vie des paisibles citoyens, mais aussi le bon déroulement de la scolarité des enfants de la région.

Joseph Kony, chef des rebelles ougandais de la LRA, est visé depuis 2005 par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). Il est accusé de 12 chefs de crimes contre l'humanité, dont esclavage sexuel et réduction en esclavage, ainsi que de 21 chefs de crimes de guerre. Cependant, il n'a jamais été arrêté et demeure en fuite.

Fondée en Ouganda dans les années 1980 par l'ex-enfant de chœur Joseph Kony, la LRA a terrorisé pendant 30 ans de vastes régions d'Afrique centrale en kidnappant des enfants, en mutilant des civils à grande échelle et en asservissant des femmes. Les récents incidents soulignent la menace persistante que représente ce groupe pour la sécurité et la stabilité de la région.