En l’intervalle d’une semaine, soit du 3 au 8 juin, au moins 57 civils ont été tués dans les différentes attaques des rebelles ADF dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu. Il s’agit des attaques les plus meurtrières menées dans plusieurs villages du groupement Baswgha-Madiwe.
Le coordonnateur humanitaire en République démocratique du Congo (RDC), Bruno Lemarquis exprime sa vive inquiétude au regard de la montée et la persistance de la violence dans l’Est du pays.
« Si cette violence persiste, elle risque d'aggraver encore davantage la situation humanitaire déjà précaire dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où plus de 900 000 personnes nouvellement déplacées ont été enregistrées entre janvier et avril 2024, portant le nombre total de déplacés dans ces trois provinces à plus de 5,6 millions, pour un total de 7,3 million dans le pays », a déclaré Bruno Lemarquis dans un communiqué ce lundi.
Les bilans des attaques de ces derniers jours dans le territoire de Beni divergent. Le décompte fait par ACTUALITE.CD fait état de plus de 80 morts. Le gouvernement quant à lui évoque 41 morts et 9 blessés. Une vingtaine de corps ont été enterrés alors que d’autres ne sont toujours pas levés des lieux d’attaques.
« J'appelle tous les groupes armés et leurs soutiens à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits de l'homme, en protégeant les civils, en garantissant un accès humanitaire sans entrave, et en permettant aux opérations humanitaires de se dérouler afin que les organisations puissent apporter une assistance vitale aux populations dans le besoin. J’encourage également le gouvernement de la RDC et la SAMIDRC à augmenter la coordination avec les acteurs humanitaires pour prévenir tout risque d’incident contre les partenaires et assurer une meilleure protection des civils », a lancé M. Lemarquis.
Les tueries des civils s’accentuent à Beni alors qu'au sud du Nord-Kivu, les combats entre l’armée et la rébellion du M23 font rage, notamment près de la cité de Kanyabayonga où plusieurs organisations humanitaires ont suspendu leurs interventions en faveur des déplacés. « En raison de l’intensité des combats, plusieurs organisations humanitaires ont dû suspendre leurs opérations à Kanyabayonga au Nord-Kivu, affectant ainsi plus de 45 000 personnes déplacées depuis la deuxième quinzaine de mai », a fait savoir le coordonnateur humanitaire.