Sénat : Salomon Idi Kalonda place son mandat sous les signes de "la paix, de la réconciliation et de l'unité" et plaide pour une meilleure représentation de l’opposition

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Salomon Kalonda

Salomon Idi Kalonda Della, élu comme sénateur de la province du Haut-Katanga et cadre de Ensemble pour la République de Moïse Katumbi Chapwe, s’est identifié ce mercredi 5 juin 2024 au service administratif du Sénat. À l'issue de cet exercice, ce proche de Moïse Katumbi a plaidé pour une meilleure représentation de l’opposition au bureau du Sénat, contrairement à l'Assemblée nationale. Pour lui, l’opposition ne doit pas être réduite à un rôle protocolaire, mais doit exister pour faire respirer la démocratie.

"Le bureau du Sénat, rappelez-vous que j'ai dit que je mettais mon mandat sous le signe de la paix, de la réconciliation et de l'unité. Cette unité doit se ressentir partout. Il ne faut pas réduire l'opposition à des rôles protocolaires. La démocratie respire avec l'opposition. S'il n'y a pas d'opposition dans un pays, il n'y a pas de démocratie. Nous avons choisi l'opposition républicaine et cela doit se refléter dans les institutions," a déclaré Salomon Idi Kalonda Della devant la presse.

Il a poursuivi :

"J'étais très content de voir que l'honorable Christian Mwando a demandé qu'on donne à l'opposition le poste de deuxième vice-président. C'est pour permettre à cette opposition, minime soit-elle, d'être bien représentée. J'ose espérer qu'au Sénat, on va rectifier cela. On ne donne pas toujours des postes de rapporteur adjoint juste pour accompagner les autres. Non, l'opposition doit être visible, cela éviterait aussi beaucoup de problèmes. Ainsi, les revendications se feront au sein des institutions."

Actualité oblige, le meilleur élu des élus de la province du Haut-Katanga a profité de l'occasion pour commenter le débat sur la révision ou non de la constitution de la République. Il a attiré l'attention du pouvoir sur la nécessité de ne pas poser des actes qui diviseront encore davantage les Congolais. "Dans cette chambre que j’appellerais la chambre des sages, j’aurais un conseil sage à donner. Le pays est très fragile. Il ne faut pas le fragiliser davantage. Il faut donc se garder d’entreprendre toute action qui fragiliserait encore davantage le pays," a conseillé Salomon Kalonda Della.

Par ailleurs, Salomon Kalonda a révélé qu'il ne s'est pas encore complètement rétabli. Il a indiqué qu'il devra encore retourner à l'étranger pour poursuivre ses soins avant de commencer à siéger au Sénat conformément à son mandat. "Peut-être qu’on me voit aujourd’hui et que l’on dit : 'Ah, il est en bonne santé'. La réalité, c’est que je dois continuer de me battre contre la maladie. Je devrai donc retourner [NDLR : en Europe] pour continuer les soins et me remettre définitivement sur pied afin de remplir mon mandat," a expliqué ce proche de Moïse Katumbi, qui avait à ses côtés Francis Kalombo et Dieudonné Bolengetenge, Secrétaire Général de Ensemble pour la République.

En mai de l'année dernière, alors qu’il s’apprêtait à prendre l’avion pour Lubumbashi (Haut-Katanga) après une série de manifestations de l'opposition à Kinshasa, Salomon Kalonda a été arrêté par les services des Renseignements Militaires. Il est accusé notamment d’atteinte à la sûreté de l’État et d'être en intelligence avec les rebelles du M23 soutenus par le Kigali de Paul Kagame.

Après plusieurs refus, la Cour militaire avait accordé la liberté provisoire à Salomon Idi Kalonda pour aller se faire soigner à l'étranger. "Les conditions alarmantes de l'état de santé de notre client ont poussé la cour militaire à lui accorder la liberté provisoire. L'affaire est renvoyée au 3 juillet pour l'examen au fond. Il y a une possibilité pour lui de sortir du pays pour se faire soigner," avait expliqué à ACTUALITE.CD Maître Peter Ngomo, un des avocats de Salomon Kalonda.

Clément MUAMBA