RDC: Près de 50 % des Congolais satisfaits de la direction du pays, fortes insatisfactions dans les provinces du Bandundu, Katanga, Équateur et Grande Orientale

Résultat de l'étude EBUTELI-GEC-BERCI
Résultat de l'étude EBUTELI-GEC-BERCI

Près de 50 % des Congolais se disent satisfaits de la direction que prend le pays depuis le début du second mandat du président Félix Tshisekedi, selon un sondage national réalisé en avril 2024 par le Bureau d’études, de recherche et de consulting international (Berci), avec Ebuteli et le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York. Les résultats de ce sondage téléphonique, mené auprès de 1 788 répondants, ont été publiés ce samedi 1er juin 2024.

Cependant, les provinces de l’espace Bandundu, Katanga, Équateur et Grande Orientale affichent des taux d’insatisfaction significativement plus élevés. Cette disparité régionale souligne les poches de mécontentement subsistant malgré la satisfaction globale.

Le sondage révèle également un sentiment de sécurité mitigé. Environ 70 % des personnes interrogées estiment que la situation sécuritaire est la même ou meilleure qu'avant l'annonce de l'état de siège en avril 2021. Ceci malgré la résurgence de la rébellion du M23 et l'augmentation de plus d'un million du nombre de déplacés internes. De plus, 46 % des répondants se déclarent satisfaits de la gestion par le gouvernement de la crise du M23, malgré l'extension du territoire sous contrôle rebelle et le recours aux entreprises de sécurité privées et aux milices locales.

Lors de sa prestation de serment le 20 janvier, Félix Tshisekedi s'était engagé à « user de tout ce qui est de son pouvoir pour que les erreurs du passé ne se reproduisent plus et pour que les actions nécessaires à l’avancement de notre pays soient promptement prises ». Cinq mois plus tard, les Congolais restent divisés sur la marche du pays : 48 % pensent que le pays va dans la bonne direction, contre 49 % d’avis contraires et 3 % d’indécis.

L'écart de perception se creuse selon le lieu de résidence. En milieu urbain, 55 % des sondés estiment que le pays va dans la mauvaise direction, tandis que 55,94 % des répondants en milieu rural affichent une vision plus positive. L’éducation joue également un rôle crucial : près de la moitié (49 %) des personnes ayant un niveau d’éducation supérieur ou universitaire jugent la trajectoire du pays négative, contre 65 % des non-scolarisés qui sont majoritairement optimistes.

Cette division met en lumière la polarisation de la société congolaise et le défi que représente la gouvernance d’un pays avec des attentes diversifiées et souvent contradictoires.

Ebuteli est l’institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence, basé à Kinshasa, tandis que le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) est un centre de recherche indépendant basé au Center on International Cooperation de l’Université de New York.