RDC : la guerre du M23 fait rage, environ 1500 blessés reçus depuis le début de l'année (Nord-Kivu et Sud-Kivu)

Dans l’Est de la RDC, la guerre du M23 a de lourdes conséquences sur la population civile qui se retrouve sous les tirs de balles et d’artillerie. En effet, Médecins sans frontières qui intervient dans plusieurs camps des déplacés à Goma et ses environs rapporte avoir enregistré plus de 1500 blessés depuis le début de l’année. Ces chiffres concernent les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu où des projectiles d’obus ont plusieurs fois touché des camps des déplacés.

« Depuis le début de l’année, on avait 110 cas de victimes sur 8 sites par jour. Et en avril sur trois sites avait plus de 700 cas. Pour le nombre des blessés au Sud-Kivu et au Nord-Kivu, parce qu’on avait une grosse détérioration du côté de Minova, on est à environ 1500 blessés qui ont été reçus depuis le début de l’année », a déclaré Marie Brun, coordinatrice d’urgence pour Médecins Sans Frontières à Goma.

Dans ce contexte des affrontements permanents entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23, les activités humanitaires sont constamment perturbées alors que les bénéficiaires sont dans le besoin.

« Ça nous est arrivé d’arrêter nos activités à Lushagala, à Bulengo, à Elohim, à 8e CEPAC, à Rusayo aussi. Parfois on a commencé aussi plus tard ou réduit nos activités pour quand-même essayer d’être présent pour les bénéficiaires », a souligné Marie Brun.

MSF a alerté sur la dégradation de la situation socio-humanitaire à la suite de la persistance de conflits ayant forcé des milliers de personnes à se déplacer de leurs milieux. « Pour nous, on ne voit pas une amélioration du contexte », a déploré Marie Brun qui appelle notamment à la protection des civils.  

« On appelle à la protection des civils, au respect du droit humanitaire international, au respect des patients et des structures sanitaires, du personnel médical et humanitaire, encore une fois à la protection des civils parce que ce sont des personnes qui sont parties des zones très compliquées et elles se retrouvent encore dans des endroits où elles sont censées être protégées mais dans des circonstances qui sont encore très compliquées », a-t-elle lancé. 

À plusieurs reprises, MSF a été obligé de suspendre ses activités à cause notamment d’affrontements à proximité des camps de Goma, à Kibirizi, à Bambo et aux alentours de Minova. La route qui mène du Sud-Kivu vers Goma est actuellement bloquée à cause des combats et l’approvisionnement ne peut se faire que par bateau depuis le lac Kivu ou par moto. Les affrontements compliquent également l’approvisionnement depuis Goma des zones plus périphériques où les combats font également rage.