Au moins dix civils ont été exécutés à coup de machette dans une double attaque attribuée aux combattants ADF, survenue dans les villages de Upende et Ilange, près de la localité de Mbau, dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu. Selon les témoins, la première attaque a eu lieu dans le village de Ilange le samedi dernier, où les assaillants ont tué six agriculteurs qui travaillaient dans leurs champs.
La seconde attaque s'est produite non loin de là, dans le village voisin de Upende. Les assaillants ont tué quatre autres villageois dans leurs maisons, ont incendié une maison d’habitation et pillé des maisons de commerce. Emery Nzanzu, un activiste des droits de l’homme, était sur place ce dimanche matin avec d’autres jeunes pour récupérer les corps des victimes. « Nous avons levé au moins 7 corps dont deux femmes, et les avons déposés à la morgue de l’hôpital général d’Oicha », a témoigné Kakule Sekera, responsable de la morgue à ACTUALITÉ.CD. Ce bilan pourrait s’alourdir car plusieurs autres personnes ne répondent pas à l’appel.
C’est la énième attaque dans la zone, après celle enregistrée en début du mois de mai dans la localité de Mantumbi, qui avait fait 15 morts, dont deux responsables sanitaires.
Une autre attaque des combattants ADF a frappé la localité de Mayimoya, en territoire de Beni, le jeudi 23 mai dernier. L’attaque, survenue dans le quartier Mahemba, a entraîné la décapitation de deux personnes, tandis qu’une autre a été tuée par balle en tentant de s’enfuir. Deux maisons ont également été incendiées. Dix civils sont portés disparus, ce qui laisse à craindre que ce bilan provisoire pourrait être revu à la hausse. La tension est encore vive, certains habitants commencent à déserter la localité.
Par ailleurs, les armées congolaise et ougandaise ont annoncé avoir capturé un autre leader de l'ADF, Anywari Al Iraq, spécialisé dans la fabrication d'engins explosifs improvisés. Il a été appréhendé ce dimanche 19 mai, au cours d’une opération spéciale menée par les deux armées, dans le village de Tokomeka, situé à la limite entre les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sur la route Erengeti-Kainama. « Il a été capturé avec une mitraillette, 45 cartouches, trois talkie-walkie, un chargeur RPG et des matériaux pour la fabrication d’engins explosifs improvisés », a déclaré l’armée ougandaise.
Replié sur le territoire congolais en 1995, l’ADF allonge la liste des groupes rebelles écumant l’Est du Congo. Le mouvement est actif à Beni (Nord-Kivu)ainsi qu’à Mambasa et Irumu (Ituri), où ses combattants continuent à commettre des meurtres, des enlèvements, des incendies de maisons, des pillages et l’enrôlement d’enfants soldats.