Après l’élection et l’installation des membres du bureau définitif de l’Assemblée nationale en République démocratique du Congo (RDC), Agir pour les élections transparentes et apaisées (AETA), spécialisée dans les questions électorales, et le Centre de recherches en finances publiques et développement local (CREFDL), appellent la population à la mobilisation contre les pratiques de corruption qui ont émaillé l’ensemble du processus électoral, depuis l’élection présidentielle.
Dans un communiqué conjoint ce jeudi 23 mai, les deux structures estiment que seul l'engagement citoyen peut sauver le pays face à ce fléau qui « détruit l’image du pays à l’intérieur tout comme à l’extérieur ».
« Face aux dangers que présente la corruption électorale sur le développement de la RDC, Aeta et Crefdl estiment que seul le citoyen peut pousser au changement. Ainsi, la synergie recommande à la population l’accroissement du contrôle pour l'inscription à l’ordre du jour et le vote d’une loi anti-corruption en RDC, la révision du code pénal congolais afin de redéfinir les indices de corruption et renforcer les peines, la création d’un tribunal spécial anti-corruption, l’inscription et le vote d’une loi relative à l’accès à l’information publique, le renforcement des mesures de prévention et de répression par le pouvoir public », peut-on lire dans ce document.
Parmi les pratiques de corruption constatées et évoquées dans le communiqué, Aeta et Crefdl évoquent notamment le monnayage des votes par les grands électeurs (Vote des sénateurs, gouverneurs, membres des bureaux des deux chambres du parlement), l’utilisation des moyens de l’Etat pour les candidats membres de la coalition au pouvoir, et le non-respect des procédures de passation des marchés publics lors de l’acquisition du matériel électoral.
Pour ces deux structures, la corruption électorale constitue « un frein au développement de la RDC ». Elle limite les réformes visant « à améliorer le bien-être collectif », et bloque le financement des investissements publics, qui ne se fera que « sur base de motivation politique et de la géopolitique sans tenir compte de la démographie de la population », précise le communiqué.
Plusieurs missions d’observations électorales ont documenté plusieurs cas de corruption pendant le processus électoral en cours.
En mars dernier, la Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (Symocel) avait alerté sur certaines apparitions des pratiques de corruption notamment par la distribution de l'argent aux députés provinciaux afin d'acheter leurs votes pour les élections des gouverneurs des provinces et des sénateurs.
Bruno Nsaka