Tentative de coup d'état à Kinshasa : l'ACAJ exige la suspension “immédiate” des animateurs des forces de défense et de sécurité qui ont failli pour favoriser une enquête sereine 

L'Association Congolaise pour l'Accès à la Justice (ACAJ) a, dans un communiqué dimanche, condamné sans réserve la tentative de coup d'État impliquant des Congolais et des étrangers. Face à cette situation, elle exige «la suspension immédiate» des animateurs des forces de défense et de sécurité qui, selon elle, ont failli dans la gestion de la chaîne sécuritaire, ce, pour favoriser une enquête sereine.

«L’ACAJ condamne sans réserve la tentative de coup d’état déjoué ce dimanche 19 mai 2024 et demande au Gouvernement d’élucider les circonstances ayant conduit à cette aventure déstabilisatrice des institutions politiques nationales...Au demeurant, en vue de favoriser une enquête sereine, objective et impartiale et ainsi éviter que les animateurs des forces de défense et de sécurité ne soient juges et parties dans les investigations relatives à leur faillite dans la gestion de la chaîne sécuritaire, l’ACAJ exige leur suspension immédiate de toutes leurs fonctions au sein de l’appareil de défense et de sécurité», demande l'ACAJ, qui estime que agir autrement donnerait l'impression de fabriquer des boucs-émissaires «de cette tentative de coup de force qui humilie davantage notre pays sur la scène tant nationale, qu’internationale».

Cette organisation de défense des droits humains peine à expliquer l'incapacité des forces de défense et de sécurité à détecter ni prévenir cette balade des assaillants armés, qui se sont introduits facilement au Palais de la nation et y parader pendant  plusieurs minutes. Pour ACAJ, «cette tentative avortée de coup d’État remonte à la surface les graves défaillances et dysfonctionnements du système de défense et de sécurité de la RD Congo, pourtant maintes fois dénoncés». 

Peu avant de prendre le Palais de la nation, bureau du président de la République, ces assaillants en tenue militaire ont investi la résidence de Vital Kamerhe, vice-premier ministre de l'économie. Ici, deux policiers commis à la garde de la résidence ont été tués. 

Samyr LUKOMBO