Kisangani: recrudescence de tueries à Lubunga, au moins 3 morts enregistrés en moins de quatre jours

C’est depuis le mardi 30 avril que la population de la commune de Lubunga dans la ville de Kisangani, chef-lieu de la Tshopo, vit de nouveau dans une ambiance marquée par des inquiétudes et la peur. Tout est parti  de de la tuerie d’un chauffeur de taxi-moto sur la route Ubundu par des assaillants  non autrement identifiés. 

Le motard transportait deux femmes qui sont parties acheter du foufou quand un groupe de personnes a surgi avec des machettes, des flèches pour les empêcher de passer. Après discussion, les assaillants ont donné des coups de machettes sur le motard avant de partir avec sa moto ainsi que l’une de deux femmes en forêt, alors qu'une autre avait réussi à s’échapper. 

Ayant appris cette triste nouvelle de la part de la femme qui s'est sauvée, les membres des familles de la femme enlevée et des jeunes du quartier sont allés en pleine forêt pour des recherches de cette femme qui demeure portée disparue. 

Vendredi 3 mai, deux autres corps ont été amenés au bureau de la maison communale. Selon nos sources, ces victimes ont été tuées à bout portant par un officier de la police nationale congolaise, qui serait  en fuite les soupçonnant des assaillants qui sèment de la terreur à Lubunga parce qu'ils avaient  dans leurs bagages des machettes neuves qu'elles venaient d'acheter pour les travaux de leurs champs .  

Une crise de confiance s'est du coup installée entre la population et les éléments de la police. Une délégation de l'Assemblée provinciale, en tête le président de l'organe délibérant avec  d'autres autorités  provinciales, se sont rendues à Lubunga pour s'imprégner de la situation. Contacté par Actualité.cd, le député provincial Joseph  Yule  Okoma dénonce la participation de certains jeunes de la commune dans ces actes de barbarie et de tuerie. 

" Je demande aux autorités provinciales d'organiser le plus rapidement possible une table ronde où on va réunir les différents leaders de la communauté Mbole et Lengola afin de trouver une fois pour toute la solution durable à ce conflit qui ne fait que perdurer. A la population  d'être vigilante et de dénoncer tout suspect auprès des services de sécurité " , a souligné ce député provincial élu de kisangani. 

Cependant, il est difficile, à ces jours, d'identifier les vrais auteurs des actes de violence et des tueries dans cette commune de Lubunga.  Actuellement, les militaires et les policiers sont dépêchés à Lubunga pour sécuriser la population et rétablir l'ordre  public. 

Pour Héritier Isomela, président de Sauti ya lubunga, une organisation de la société civile de lubunga, " il faut d'abord surseoir ou carrément annuler ce fameux contrat signé par l'entreprise  Cap Congo  pour l'exploitation d'une partie des forêts approuvé par les autorités provinciales de la Tshopo. C'est ça le nœud du conflit foncier à Lubunga, qui continue à couler du sang des innocents. C'est trop, les autorités provinciales et nationales sont appelées à s'impliquer pour rétablir la paix dans cette commune ",  a-t-il indiqué

Gabriel Makabu, à Kisangani