Bas-Uele : le ras-le-bol de la population d'Ango après l'enlèvement de plus de trente personnes

Photo ACTUALITE.CD

La population d'Ango a exprimé son exaspération ce mardi 19 mars, à travers une marche de protestation contre la recrudescence des cas d'insécurité dans cette partie du Bas-Uele, qui partage d'une part la limite avec le territoire de Dungu (Haut-Uele) et d'autre part, les frontières entre la RDC, le Sud-Soudan et la République Centrafricaine, au nord-est du pays.

Ceci fait suite à l'enlèvement de plus de trente personnes par des hommes armés non identifiés la semaine dernière à Digba, à 45 kilomètres au nord d'Ango centre, comprenant 14 garçons et 16 filles parmi les captifs, selon les informations corroborées par l'administrateur de cette entité le week-end passé.

En colère, la population a investi les rues ce mardi pour exprimer son désarroi face à ce cycle infernal d'insécurité qui prévaut depuis quelques semaines dans la zone.

Dans son mémorandum lu et déposé auprès de l'Administrateur du territoire, Marcellin Lekabusiya Mazale, elle demande au gouvernement de la République de renforcer les dispositifs sécuritaires dans cette partie du Bas-Uele, afin de soulager la population en détresse.

"Les agresseurs sont multiples : les LRA, les Seleka, les anti-balaka et les ennemis parmi lesquels nous vivons, les Mbororo. Cette situation met en péril la liberté et la tranquillité des citoyens paisibles. Cela fait plus de deux décennies que le territoire d'Ango et sa population subissent des atrocités marquées par des tueries, des enlèvements et des massacres dans la chefferie Sasa, précisément dans les localités de Gwane, Sukadi et Digba où plus de 33 jeunes ont été enlevés et un soldat des FARDC tué. Dans notre territoire (Ango), la situation sécuritaire reste préoccupante. À Zapaye, on note plus de soixante mille réfugiés dont le contrôle s'avère difficile. Que le Gouvernement central puisse renforcer les bataillons des FARDC d'Ango en effectifs significatifs et en armement, y compris des drones de chasse, et les moyens de transport adéquats ; de même pour la Police Nationale Congolaise. Que le ministère de l'Intérieur et Sécurité, en collaboration avec celui de la Défense, puissent renforcer la sécurité de nos frontières, et diligenter une équipe pour constater de visu les réalités que nous vivons", a confié Tout en Dieu Koyangalo, président de la société civile du Congo/ SOCICO Ango.

Il convient de rappeler que la semaine dernière, l'incursion d'hommes armés dans cette partie du Bas-Uele, prenant en otages des jeunes gens, a été rapportée. Aussi, eu égard à l'évolution de la situation, la commission diocésaine Justice et Paix du diocèse de Dungu-Doruma a lancé le week-end dernier une note d'alerte pour interpeller les gouvernements et alerter les compatriotes.

Joël Lembakasi