Slam à Kinshasa : une activité artistique qui imprime ses marques chez les jeunes

Slam
La slameuse Benk Kumbi en prestation au Centre Wallonie-Bruxelles

La ville de Kinshasa vibre chaque jour au rythme de la culture. Une diversité impressionnante d’artistes remplit la capitale congolaise déjà sacrée ville créative de l’UNESCO dans le domaine de la musique. Pas que le quatrième art, les artistes s’illustrent quotidiennement dans la peinture, le cinéma, la littérature, la sculpture, la danse, le théâtre et bien d’autres.

Il s’avère que depuis quelques années, le Slam qui est une forme de poésie, prend de l’ampleur auprès des jeunes. Nombreux sont ceux qui s’essaient dans cet art et plus nombreux encore ceux qui aiment l’écouter. De tous les coins de la capitale, sortent des slameurs qui partagent cette passion malgré leurs autres occupations qui sont pour certains les études ou le travail.

Peu sont ceux qui s’y mettent professionnellement. Non parce que la volonté manque mais plutôt faute de structuration dans un art jeune, encore peu connu et qui n’a pas encore conquis les cœurs de tout le monde. Malgré tout, Kinshasa compte avec le Slam parmi les arts de la parole. Rien que pour le mois de mars, au moins 5 activités 100% Slam sont au programme. Une dynamique pilotée par des jeunes qui, tant bien que mal, s'organisent.

Voici quelques activités Slam de ce mois de mars 2024

- Et le Slam s’est fait chair : c’est le thème du spectacle qui a eu lieu le 7 mars dans la salle de spectacle du Centre Wallonie-Bruxelles. Tenu par le Collectif Tetra (têtes rares ou têtes travailleuses) composé de Benjamin Masiya, Fernando Kusenza et Obed Bossa, le spectacle a duré 60 minutes d’émotions, de mise en scène, de mots, de poésie, de Slam et de théâtre qui ont marqué d’une empreinte indélébile la scène artistique congolaise. C’était du Slam dans le théâtre et du théâtre dans le Slam.

Relire : “Et le Slam s’est fait chair” : le spectacle exceptionnel du collectif Tetra au Centre Wallonie-Bruxelles

- Journée mondiale de la poésie : chaque 21 mars, le monde célèbre la journée mondiale de la poésie. L'objectif de cette journée est d'encourager la lecture, la rédaction, la publication et l'enseignement de la poésie dans le monde entier et de "donner une reconnaissance et une impulsion nouvelles aux mouvements poétiques nationaux, régionaux et internationaux". À Kinshasa, elle est toujours célébrée par une soirée Slam et poésie. Celle de cette année est prévue à la bibliothèque Wallonie-Bruxelles à 16h.

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- Les cris de la femme : c’est le thème du concert que fera l’artiste slameuse Muntu La Zemeusla dimanche 24 mars au centre culturel Mokili na poche, à 17h. Jeune, amoureuse du Slam, membre du collectif de la plume aux lèvres, Muntu profite de ce mois de mars dédié à la femme pour parler d’elle, pour parler des femmes. Issue d’un quartier défavorisé, la plume de Muntu ne peut jamais manquer à dire. Elle s’est décidée d’être un repère à travers son art pour les futures générations de son quartier. Elle dit partager la conscience, transmettre le sourire et slamer la paix.

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- Femme poésie : le 30 mars, une scène Slam fera honneur à la femme. Elle aura la particularité de mettre en valeur le plus de femmes possibles lors de la soirée. C’est une initiative du collectif Slam pour Christ qui porte le thème de Femme poésie, la scène des reines. L’activité se tiendra à l’hôtel Finesse dans la commune de Bandalungwa. La slameuse Do Nsoseme est l’invitée de cette soirée.

- La poésie, c’est moi : c’est le premier concert de la jeune carrière de la jeune slameuse Benk Kumbi. Elle le dénomme “La poésie, c’est moi”, une sorte d’affirmation, de présentation de son art et de sa propre présentation. L’événement aura lieu le 31 mars à la maison culturelle des Mwindeurs, dans la commune de Ndjili, à 17h. L’entrée est conditionnée par le paiement d’un billet de 3 500 Fc ou de 5$.

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En plus des activités 100% Slam ci-hauts évoquées, nombreuses sont celles qui ont trait aux affaires, à la politique et autres, qui font appel aux slameurs pour agrémenter les interludes. La dynamique est bien présente chez les jeunes, reste à la capitaliser.

Kuzamba Mbuangu