RDC-Aide humanitaire : « Tant que les conflits persistent, l'aide d'urgence reste absolument essentielle » (PAM)

Depuis plus d’un an, la crise humanitaire en RDC a pris des proportions alarmantes. De nouvelles flambées de violence, notamment à l’Est du pays, obligent les populations affectées à des déplacements répétés et périlleux. La RDC compte actuellement plus de 6 millions de personnes déplacées internes, un chiffre assez parlant, un des plus importants dans le monde.

Le pays fait également face à de graves inondations et à une recrudescence d’épidémies de rougeole et de choléra qui ont exacerbé la vulnérabilité des populations meurtries par plus de trois décennies de conflits armés.

Dans ce contexte, une aide humanitaire est requise pour la population concernée, ce qui n’arrive toujours pas en temps et en heure selon les besoins. En séjour en RDC, la directrice exécutive du Programme Alimentaire Mondial (PAM), Cindy McCain, a appelé à ce que cette aide suive le rythme des urgences.

" L'aide humanitaire doit suivre le rythme de l'augmentation rapide des besoins dans l'est de la RDC. Tant que les conflits persistent, l'aide d'urgence reste absolument essentielle ", a déclaré la Directrice Exécutive, depuis Kinshasa. 

Rien que pour les derniers mois, la résurgence des conflits dans la partie Est de la RDC a entraîné le déplacement de plus d'un million de personnes provoquant un afflux massif de personnes dans des camps surpeuplés et entraînant des pénuries alimentaires et une augmentation des prix des produits de base sur les marchés de Goma.

Le gouvernement congolais et la communauté humanitaire ont lancé, le 20 février, un appel à la mobilisation de 2,6 milliards de dollars pour financer le plan de réponse humanitaire 2024 en vue de fournir une assistance vitale et des services de protection à 8,7 millions de personnes dont la survie dépend largement de l’aide d’urgence.

Cet appel de fonds risque de ne pas trouver totalement écho favorable tant celui de l'exercice 2023 n'a réussi qu’à 40% et de 2022, quasiment similaire, n’a réussi qu’à 53%. Cela avait permis d'assister plus de 5 millions de personnes en détresse mais de très nombreux besoins sont restés non couverts.

En RDC, le PAM travaille à côté du gouvernement pour la question de l’alimentation, jusque dans des zones de conflit. Selon leurs chiffres, plus de 1,7 million de femmes et de jeunes filles enceintes ou allaitantes souffrent de malnutrition aiguë, ce qui met leur vie et celle de leurs enfants en danger. Le nombre de personnes, y compris les femmes, ayant besoin d'une assistance alimentaire devrait passer de 6,4 millions à 8,4 millions en 2024 en RDC.

Kuzamba Mbuangu