La reconduction des mandats des élus de Kwamouth, Masisi et Rutshuru de la législature 2018-2023 à l’Assemblée nationale n'enchante pas totalement les populations de Kwamouth (Mai-Ndombe) particulièrement. En effet, en 2023, les élections n’ont pas été organisées dans les territoires précités à cause de l’insécurité.
Certains habitants interrogés par Actualité.cd à Kwamouth parlent d'une décision salvatrice afin de permettre au territoire d'être représenté afin de relever les défis sécuritaires.
" Je suis d'accord qu'ils puissent continuer leurs mandats. Si je le dis, c'est avec cause. La première est que même l'enrôlement n'a pas été organisé dans tous ces territoires. Aujourd'hui les assemblées ont repris le travail mais il n'y a aucun député de Kwamouth à ce niveau. J'accepte qu'ils soient là pour nous représenter au niveau du parlement, au cas contraire, nos problèmes ne seront pas traités. Nous leur rappelons seulement de bien exercer leurs mandats. Surtout le problème de l'insécurité ici à Kwamouth, s'il n'y a pas un député pour parler, cette allure va continuer ", déclare le Chef d'établissement Kennedy Enzo, préfet d'une école à Masiakwa.
D’autres habitants relèvent la nécessité de l'organisation de l'enrôlement des élections afin de leur permettre d'obtenir la carte d'identité provisoire, circuler librement et même faciliter les opérations de banque pour la paie.
" Nous avons besoin d'avoir des cartes d'électeurs parce que nous sommes congolais. Quand nous voyageons, on demande des cartes, même pour les mobiles money maintenant ça pose problème. Dans les banques, nos anciennes cartes sont refusées", a confié un habitant de la cité de Kwamouth.
La société civile de Kwamouth se montre, par contre, dubitative. Pour elle, autoriser les élus de 2018 à siéger est une bonne décision. Mais elle précise que cela ne devrait pas être pour toute une législature. Son président rappelle la nécessité de l'organisation des élections à Kwamouth afin de permettre à la population de s'exprimer par la voix des urnes. Pour Martin Suta, cette décision présage la pérennisation de l'insécurité.
" Il devrait y avoir élections. Si la cour dit qu'ils doivent continuer jusqu'à la fin du mandat c'est qu'ils n'ont pas le souci de mettre fin aux désordres qui continuent à persister dans le territoire. Ça devrait être en attendant, jusqu'à ce qu'il y ait la paix. Nous avons besoin d'exprimer notre volonté électorale", a-t-il expliqué.
Dans la province de Maï Ndombe, un siège restait à pourvoir pour la députation nationale, mandat que va exercer Guy Musomo élu en 2018. Aux provinciales par contre, deux sièges restaient à pourvoir. David Bisaka et Moïse Makani sont deux élus de 2018 à pouvoir siéger sur base de cette décision de la cour constitutionnelle.
Jonathan Mesa à Bandundu