La détérioration de la situation sécuritaire dans l'est de la République démocratique du Congo, due à l'activisme du M23 soutenu par Kigali, était au centre des discussions au bâtiment Louise-Weiss, à Strasbourg (France), siège du Parlement européen. Prenant la parole au nom de Josep Borrell Fontelles, Haut Représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Jutta Pauliina Urpilainen, commissaire chargée des partenariats internationaux, a une nouvelle fois condamné l'intensification de la violence qui ne cesse de provoquer des déplacements massifs et d'aggraver la situation humanitaire.
"L'Union européenne est consternée par le renforcement militaire accru et la montée de la violence dans les provinces orientales de la République démocratique du Congo (RDC), ainsi que par les conséquences tragiques que la population est une fois de plus obligée de subir. Cette intensification de la violence a créé de nouvelles vagues de déplacements massifs et a encore détérioré la situation humanitaire déjà préoccupante. Les violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire se multiplient, dans un contexte d’impunité totale", a-t-elle fait savoir dans un communiqué rendu public mercredi 28 février 2024.
L'UE réitère sa condamnation des actions de tous les groupes armés opérant dans l'est de la RDC. Ces groupes doivent cesser les hostilités, se retirer des zones qu’ils occupent, déposer les armes et s’intégrer dans un processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration.
"Tous les États de la région doivent cesser tout soutien, direct ou indirect, à ces groupes armés. Le Rwanda doit immédiatement retirer ses troupes de RDC, cesser tout soutien au M23 et utiliser tous les moyens à sa disposition pour faire pression sur ce groupe afin qu'il s'arrête, se retire et se désarme. De même, la RDC doit cesser tout soutien et toute coopération avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et d’autres groupes armés, et veiller à ce que sa population soit protégée contre tout danger. Les autorités de la RDC doivent veiller à ce que les instructions qu'elles ont données à ses forces armées en novembre dernier concernant les FDLR soient rapidement mises en œuvre", recommande l'Union européenne.
Le Président angolais Joao Lourenço, en tant que médiateur désigné par l'Union africaine, a reçu mardi à Luanda son homologue congolais, le Président Antoine Félix Tshisekedi Tshilombo, afin d'analyser la situation prévalant dans l'est de la République démocratique du Congo. Le résultat principal de cette rencontre est que le Président Tshisekedi a accepté le principe d'une rencontre avec le président Paul Kagame du Rwanda, a indiqué le ministre des relations extérieures Tete António. « La République d'Angola, en tant que médiateur, a la responsabilité de faciliter les étapes suivantes pour concrétiser cette rencontre », a-t-il ajouté. Il s’est montré très discret sur l’opérationnalisation de cette rencontre.
Cette position de l'Union européenne intervient après la signature de l'accord entre l'Union européenne et le Rwanda sur les minerais stratégiques, mais aussi pendant que les combats font rage entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo, les Wazalendo et les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, dans les environs de Sake, territoire de Masisi dans la province du Nord-Kivu.