Affaire Stanis Bujakera: “ce jeune serait en train de moisir à cause de dysfonctionnement de la justice”, soupçonne Tshisekedi, qui promet de "suivre" le dossier ce vendredi

Stanis Bujakera au studio de ACTUALITE.CD
Stanis Bujakera au studio de ACTUALITE.CD

Félix Tshisekedi a solennellement pris l’engagement de suivre personnellement le cas du journaliste Stanis Bujakera, détenu dans les locaux de la prison centrale de Makala depuis le 14 septembre 2023. Il l’a déclaré ce jeudi devant la presse lors d’un briefing aux côtés du porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya. 

Interrogé sur l’incarcération prolongée de Stanis, le chef de l’Etat estime que notre confrère est sans doute victime du dysfonctionnement de la justice congolaise, qu’il qualifie de “malade” en ce qui concerne le traitement des dossiers. 

“ Pas plus tard qu'aujourd'hui, j'ai posé encore ce problème. Comme je l'ai dit tout à l'heure, notre justice me donne beaucoup de soucis (...). Elle est malade même dans le traitement des dossiers. Je crois qu'il [ Stanis,ndlr ] est victime un peu de ça ”, a indiqué Félix Tshisekedi, répondant à la question du journaliste Jean-Marie Kasamba, avant d’annoncer, dans la foulée, son implication personnelle dans cette affaire pour voir “clair” : “ A cause de leur tergiversation [ des juges,ndlr], peut-être que ce jeune homme est en train de moisir - en prison -. J'ai décidé de fourrer mon nez au moins pour une fois dans cette justice pour en savoir plus dès demain. Et je prendrai la décision qu'il faudra prendre. ”

Une exception, à en croire Félix Tshisekedi. “ Croyez-moi, je n'aime pas le faire. Je n'ai jamais appelé un juge. J'insiste simplement pour qu'ils disent le droit comme il se doit. J'ai besoin d'une justice correcte et efficace (...) ”, a-t-il confessé. 

Stanis Bujakera est accusé d'avoir fabriqué et distribué une fausse note des services de renseignement affirmant que ces derniers avaient tué Chérubin Okende.  Les accusations à sa charge sont notamment la « propagation de faux bruits », « faux en écriture », « falsification des sceaux de l’État » et « transmission de messages erronés et contraires à la loi ». Des accusations que les avocats de Stanis ont toujours rejetées. Une nouvelle audience dans cette affaire est prévue ce vendredi 23 février à la prison Makala. 

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