Samedi 10 février dernier, les Léopards clôturaient leur périple sur un revers aux tirs au but (6-5) face aux Bafana Bafana d'Afrique du Sud en match comptant pour la 3ème place. Cette vingtième participation s'est achevée sur une note noire certes, mais l’ensemble du parcours des Léopards est très loin d'être un échec.
Le parcours des fauves est laudateur. Débarquée de la CAN ivoirienne en outsider, la bande à Chancel Mbemba y est sortie au pied du podium. Cette équipe dont la route menant au pays des Éléphants a été émaillée de plusieurs péripéties, a su déjouer tous les pronostics.
Cette ressource mentale est insufflée par un homme : Sébastien Desabre. Ce sélectionneur et manager a su, en une année et demi, fédérer les énergies (vieux et jeunes). Les Léopards ont notamment fait douter le Maroc dans le groupe F avant de triompher de l'Égypte (bourreau d'antan) en huitièmes. Cette mentalité de guerriers leur a permis de soulever des montagnes russes, hormis celle ivoirienne et sud-africaine. « Je retiens qu'on sort d'une demi-finale. On revient de très loin : les premiers matchs de qualifications, on avait zéro point. Arrivée à la CAN, on élimine de grosses nations », soutient Dylan Batubinsika.
Défensivement, les hommes de Sébastien Desabre ont fait très forte impression durant cette 34è CAN. Ce secteur a été très riche : avec une bonne variation des qualités intrinsèques des joueurs comme Henock Inonga, Dylan Bantubinsika, Arthur Maswaku, Gédéon Kalulu, Brian Bayeye, et Chancel Mbemba. Cette défense n'a pris qu'un seul but dans le jeu de tous les cinq encaissés (celui de Sébastien Haller). Les autres sont venus des faits de jeu (remise de touche, penalties, corner). Elle s'est montrée compacte, et a su bien encaisser les coups.
Mentions spéciales à Arthur Maswaku pour son effacé qui à chaque fois permettait au bloc de s'en sortir proprement et à Henock Inonga pour ses relances et ses compensations. À Brian Bayeye, Joris Kayembe partaient aux avants postes pour apporter le doublement et le surnombre. À Chancel Mbemba pour son agilité et sa maturité. À Gédéon pour son jeu replié, à Dylan Bantubinsika pour sa dureté sur l'homme et son agressivité.
Contrairement à l’animation défensive, celle sur le plan offensif a clairement montré une autre image. Avec une moyenne de but de 0,85 par match, la ligne offensive n'a été aussi flamboyante alors que tout au long du tournoi elle s'est tapée des situations franches pour carburer. Les avants centre : Bakambu, Banza et Mayele ont passé une CAN muette en termes de buts. Le salut est venu des ailiers (Wissa 2), (Silas 1), Mechack (1) ; et des défenseurs : Arthur Maswaku (1) et Chancel Mbemba (1). Le Coup de cœur est Gaël Kakuta. Très palpable a été son apport dans l'organisation de jeu avec sa vision élargie, ses passes cliniques et son débauche d'énergie dans les efforts au-dessous de la moyenne. Au bord de ses retranchements, le maestro, en leader technique, a rempli sa part du marché à ses 33 ans. Son absence a donné pendant deux matchs, plus du boulot à Charles Pickel. La compensation de Théo dans ce registre a ressembler à une désolation.
Que dire de la CAN de Wissa ? C'est la révélation congolaise. Égoïste quelques fois dans ses prises de décisions, l'ailier de Brentford a porté, à la surprise générale, la casquette de la vedette. Grâce à ses deux buts qui le placent sur un pied d'estale.
La sanctification a été autant que la crispation. Desabre sort de cette CAN avec beaucoup d’enseignements tirés. Dans les prochaines échéances qui se profilent à la fin premier du trimestre, à savoir, les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, les compartiments en souffrance : milieu offensif, milieu central se verront certainement renforcer.
L'inefficacité offensive quant à elle, demande qu’un travail spécifique soit fait pour que les attaquants deviennent adroit.
Jenovic Lumbuenadio