Sicomines : la répartition des parts maintenue à 68% pour la partie Chinoise et 32% pour la partie congolaise 

SICOMINES
SICOMINES SA, Joint-venture Sino-Congolaise. Ph. Droits tiers.

Le contenu du mémorandum d'entente signé entre la République Démocratique du Congo et le groupement d'entreprises Chinoises (GEC) a été dévoilé ce vendredi 26 janvier par l'inspection générale des finances (IGF) en présence des acteurs de la société civile. Il en ressort que les deux parties se sont convenues de maintenir la répartition des parts à la hauteur de 68% pour la partie Chinoise et 32% pour la partie congolaise.

D'après Jules Alingete Key, chef de service à l'IGF, ce manque à gagner côté congolais sera compensé par le paiement par Sicomines des Royalties (Ndlr : un paiement de redevances est un paiement effectué par une partie à une autre qui possède un actif particulier, pour le droit d'utiliser cet actif de manière continue) à hauteur de 1,2% du chiffre d'affaires annuel.

« Un dernier élément que je voulais mettre à votre disposition c’est que les deux parties se sont convenues que désormais la GECAMINES va commercialiser 32% de la production de Sicomines et la partie GEC (Groupement d'entreprises chinoises) devra commercialiser 68% de la production de Sicomines. En réalité,ce qui va se passer ce que entre les deux parties celui qui trouvera le meilleur prix c'est celui qui va dominer et la production totale à 100% sera vendue au prix le plus offrant que l'une des parties aura présenté », a dit Jules Alingete.

Pour Jules Alingete Key, ce nouveau mémorandum est bel et bien bénéfique pour la République Démocratique du Congo.

"Je voulais vous rassurer comme dans toutes les négociations les choses n'ont pas été facile mais fort de l'amplification de la coopération entre les deux pays la Chine et la République Démocratique du Congo, amplification de la coopération manifestée notamment par la visite de son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo en Chine,il était nécessaire que nous puissions arriver à un accord et nous pensons aujourd'hui que l'accord auquel les deux parties sont arrivées sont avantageux pour les deux parties, c'est un accord gagnant gagnant" a rassuré Jules Alingete Key.

L’Inspection générale des Finances (IGF) avait dénoncé les « déséquilibres » du contrat Chinois signé en 2008 entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le groupement d’entreprises chinoises. Selon l’IGF, l’État Congolais n’a bénéficié que de 800 millions USD sur des revenus évalués à 10 milliards USD dans l’exploitation de la SICOMINES.

Le même document de l’IGF renseigne que les chinois ont gagné, durant 14 ans, environ 90,9 milliards de dollars américains contre les engagements à leur charge de 6,2 milliards USD. A en croire le rapport de l’IGF, « la SICOMINES a mobilisé, en 14 ans, des financements d’un montant total de 4 471 588 685,14 USD et n’a consacré que 822 190 060,14 USD pour le financement des travaux d’infrastructures, soit 18,38% du financement total mobilisé. »

L’Inspection générale des finances note également une faiblesse criante et la modicité des investissements des infrastructures. Les enquêtes de l’IGF ont aussi révélé le manque de visibilité et d’impact des travaux exécutés et leur sélectivité injustifiée en violation de l’annexe C de la Convention du 22 avril 2008.

Clément MUAMBA