Élections en RDC : le réseau "Po Na Congo" exhorte la CENI à prendre les dispositions utiles pour rencontrer les failles relevées dans son rapport avant la date du scrutin

Le réseau "Po Na Congo" a présenté son rapport d'enquête sur l'opération d'octroi des duplicatas de cartes d'électeurs dans la ville de Kinshasa, réalisée du 6 au 11 décembre 2023. L'objectif de cette enquête était de documenter le déroulement de l'opération d'octroi des duplicatas de cartes d'électeurs et d'en évaluer l'impact sur le reste du processus électoral. 

Le coordonnateur du réseau Po Na Congo, Charisse Basoko qui a présenté les résultats de cette enquête à la presse a fait savoir que sur les 561 personnes ciblées, 414 (73,7%) ont déclaré que leurs cartes étaient devenues illisibles. 

Sur les 561 personnes ciblées, 171 (30%) ont déclaré que leurs noms ne figuraient pas dans le fichier électoral. Dans le même échantillon, 334 (59%) ont déclaré avoir effectivement reçu leur duplicata et 227 ne l'ont pas reçu. 

Concernant le temps d'attente pour l'obtention du duplicata, l'enquête de Po Na Congo révèle que sur les 561 personnes ciblées, 73 (13%) ont déclaré avoir dû patienter pendant plus d'une semaine, 146 (26%) ont fait plus d'une journée, 64 (11%) ont fait plus de 3 heures et 51 (9%) ont fait moins d'une heure avant de recevoir le duplicata de leurs cartes, 227 (41%) n'ont pas pu renseigner Po Na Congo. 

Dans sa conclusion, le réseau Po Na Congo note que la proportion très élevée des électeurs avec des cartes illisibles (73,7%) ainsi que celle n'ayant pas reçu des duplicatas malgré les démarches entamées (41%), le monnayage de service ainsi que la concussion des agents de la CENI, auront pour impact certain la démobilisation des électeurs pouvant conduire ainsi à un taux d'abstention record.

Aussi, le pourcentage non négligeable des électeurs n'étant pas répertorié dans le fichier électoral (30%) aura pour conséquence l'augmentation de la méfiance à l'égard de la CENI et alimentera de façon certaine les soupçons de fraudes massives orchestrées par l'appareil électoral et le camp au pouvoir avec pour risque d'aboutir à la violence. 

Cette proportion importante des électeurs non répertoriés dans le fichier peut également le jour même des scrutins combinés avoir pour incidence des énervements pouvant conduire à des débordements et aboutir irrémédiablement à la violence.

"Nous ne sommes pas pour le glissement. Nous voulons que chacun assume ses responsabilités. En tant que société civile, nous ne faisons que tirer la sonnette d'alarme", a dit Charisse Basoko. 

Recommandation

De ce fait, Po Na Congo exhorte la CENI à prendre toutes les dispositions utiles pour rencontrer toutes les failles relevées dans son rapport avant la date du scrutin au risque de porter la responsabilité d'un chaos généralisée susceptible de conduire le pays à un énième cycle de violence.