Jean-Pierre Bemba Gombo, Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants, a interpellé Moïse Katumbi, leader d'Ensemble pour la République, afin qu'il apporte des éclaircissements concernant sa véritable nationalité. Membre du Présidium de l'Union Sacrée de la Nation, Bemba estime que la potentielle nationalité ambiguë de Moïse Katumbi l'empêcherait de diriger la République Démocratique du Congo en cas de conflits d'intérêts avec la Zambie.
Lors de son discours de campagne électorale au terrain de Masina à Kinshasa, ce mercredi 6 décembre 2023, Jean-Pierre Bemba a soulevé cette question : "Avez-vous lu une lettre d'un opposant zambien la semaine dernière ? Elle a circulé même sur les réseaux sociaux, cet opposant a demandé au gouvernement zambien de sanctionner toutes les personnes qui ont donné à Moïse Katumbi le passeport zambien. C'est pourquoi j’envoie un message à Moïse Katumbi, qu’il vienne dire au peuple congolais s'il est zambien ou pas. On ne peut pas servir deux maîtres au sommet de l'État, tu finiras par trahir l'un au profit de l'autre. En cas de conflit d'intérêts avec la Zambie, quel pays défendrais-tu ?"
Jean-Pierre Bemba Gombo, membre du Présidium de l'Union Sacrée de la Nation, effectue une tournée à travers le pays, y compris à Kinshasa, pour soutenir la candidature de Félix Tshisekedi à la prochaine élection présidentielle prévue ce mois de décembre 2023.
Dans le cadre de la campagne électorale en cours, la famille politique du Président sortant, tout comme lui-même, ont qualifié certains candidats à la présidence comme étant soutenus par certains Chefs d'État de la région, à l'origine de la déstabilisation de la partie Est de la République Démocratique du Congo.
La campagne électorale se clôturera conformément au calendrier électoral de la Commission Électorale Nationale Indépendante, le 18 décembre 2023, soit deux jours avant le scrutin général.
Jean-Pierre Bemba Gombo est revenu en RDC en 2018 après avoir été acquitté par la CPI. Auparavant, il avait été déclaré coupable de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre lors d'une opération menée en République Centrafricaine. En tentant de se présenter à la magistrature suprême, sa candidature avait été invalidée en raison de sa condamnation par la Cour Pénale Internationale. Il avait alors formé l'alliance Lamuka aux côtés de Moïse Katumbi et Martin Fayulu pour soutenir la candidature de Fayulu à la présidentielle de 2018. Par la suite, il avait quitté Lamuka pour rejoindre Félix Tshisekedi, tandis que Katumbi avait rejoint l'opposition.
Clément Muamba