La mesure du maire de la ville de Kindu portant fermeture momentanée de la tribune centrale de Kindu, pour sa réhabilitation, après constat de son délabrement très avancé, suscite des réactions.
Le mouvement citoyen Filimbi dénonce ce qu'il qualifie d'un "comportement primitif et archaïque". Il accuse le gouverneur intérimaire Afani Idrissa Mangala d'avoir instruit le maire de la ville de prendre cette mesure afin d'empêcher les candidats de l'opposition de tenir des meetings à la tribune centrale.
Le porte-parole du gouverneur intérimaire, Wickot Wakandwa John, rejette ces accusations. Il affirme que la fermeture de la tribune est due à son état de délabrement, qui s'est aggravé suite à l'envahissement par la population lors de la dernière réunion du président et candidat à un deuxième mandat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
La polémique autour de la fermeture de la tribune centrale de Kindu illustre les tensions qui existent entre le pouvoir en place et l'opposition à l'approche des élections présidentielles et législatives du 20 décembre prochain.
Explications du maire de la ville
Le maire de la ville, Augustin Mulamba Atibu, confirme que la tribune est dans un état de délabrement avancé. Il affirme qu'il a pris la mesure de la fermer pour des raisons de sécurité.
"Je n'ai pas interdit le meeting. Tous les candidats sont libres de faire leurs meetings, mais pas au niveau de la tribune centrale parce que celle-ci est dans un état de délabrement très avancé", explique-t-il.
Les accusations de Filimbi
Benjamin Amuri Mushabah, activiste et membre de la coordination nationale du mouvement citoyen Filimbi, accuse le gouverneur intérimaire Afani Idrissa Mangala d'avoir instruit le maire de la ville de Kindu de fermer la tribune centrale.
"M. Idrissa Mangala instruit le maire de la ville de Kindu de fermer la tribune centrale de Kindu pour qu'aucun autre candidat ne puisse y accéder après le passage de M Tshisekedi", écrit-il.
Amuri Mushabah se demande pourquoi cette mesure a été prise uniquement après le meeting du président Tshisekedi. Il estime que le pouvoir craint que la mobilisation de l'opposition soit comparable à celle du président en exercice.
"Ils craignent qu'on compare la mobilisation du duo Matata Ponyo Mapon et Katumbi à celle d'un président en exercice", dit-il.
Amuri Mushabah dénonce ce qu'il qualifie de "comportement primitif et archaïque". Il estime que ce genre de pratique est inacceptable au 21ème siècle.
Les explications du Gouverneur intérimaire
Le porte-parole du gouverneur intérimaire, Wickot Wakandwa John, rejette les accusations de Filimbi. Il affirme que la fermeture de la tribune est due à son état de délabrement, qui s'est aggravé suite à l'envahissement par la population lors de la dernière réunion du président Tshisekedi.
"Parlant de la question de délocalisation des activités des opposants de la tribune centrale à un autre endroit, ça c'est dans les attributions du Maire de la ville. Mais nous avons constaté avec tout le monde que la tribune centrale commençait à céder", dit-il.
"Vous sachiez que le chef de l'État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a été accueilli avec pompe et la population qui était en masse, qui est montée sur la tribune centrale de Kindu a failli casser les installations de cette tribune jusqu'à tel point qu'il faut encore des réparations pour que les gens puissent reprendre l'occupation de cette tribune", ajoute-t-il.
Wakandwa John nie catégoriquement l'implication du gouverneur intérimaire dans la mesure de l'autorité urbaine de Kindu. Il allègue que la loi n°08/012 reconnaît la décentralisation du pouvoir public et que le maire de la ville a ses attributions.
Les tensions entre le pouvoir et l'opposition
La polémique autour de la fermeture de la tribune centrale de Kindu illustre les tensions qui existent entre le pouvoir en place et l'opposition à l'approche des élections présidentielles et législatives du 20 décembre prochain.
Le pouvoir est accusé de vouloir restreindre les libertés des opposants et de favoriser son propre candidat, Félix Antoine Tshisekedi. L'opposition dénonce ces accusations et affirme que le pouvoir cherche à museler toute voix critique.
La fermeture de la tribune centrale de Kindu est un nouveau signe de ces tensions. Elle risque de contribuer à alimenter la méfiance et le climat de défiance qui prévalent entre le pouvoir et l'opposition en République démocratique du Congo.
Chadrack Londe - Maniema