Conflit communautaire entre Mbole et Lengola à Kisangani : la gouverneure de la Tshopo interpellée à l’Assemblée provinciale

Photo d'illustration
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La gouverneure de la Tshopo, Madeleine Nikomba est appelée  à l’Assemblée provinciale afin de présenter l’état de gestion de la province. Une année après sa prise, la situation s’est dégradée dans cette province dans plusieurs secteurs, indique le député provincial Theoveul Lotika, auteur de la question orale avec débat adressée à l’autorité provinciale.

Outre les secteurs socio-économiques, le député met en exergue la situation sécuritaire qui s’est détériorée depuis février dernier dans la commune de Lubunga ainsi que dans plusieurs localités de la province suite au conflit qui oppose les communautés Mbole et Lengola. Plus de 500 personnes sont mortes et plus de 70 000 autres se sont déplacées suite aux violences entre les deux communautés.

« La situation sécuritaire se dégrade davantage avec des tueries, des déplacements massifs de la population, les élèves ne vont plus à l'école suite aux affrontements entre les communautés. Les habitants abandonnent leurs villages, leurs champs et leurs élevages pour fuir ailleurs, les familles sont séparées », déplore l’auteur de la question orale.

En dépit des efforts des autorités, le conflit ne cesse de s’étendre dans plusieurs localités et touche désormais d’autres communautés, dont les Topoke, le Kumu et Banyamituku qui se liguent également contre les Mbole. Cette nouvelle donne ne fait qu’aggraver la situation. Des altercations entre ces communautés ont fait 6 morts, 8 blessés et des habitations incendiées le samedi dernier au village Bachamutengo à 24 km en aval du fleuve Congo, à 25 kilomètres de Kisangani.

Le gouvernement de Kinshasa a déployé, il y a peu, 150 policiers  dans la commune Lubunga qui est le point chaud de la violence. Mais ce dispositif ne faiblit pas pour l’instant les violences. La population vit dans la peur et dans la psychose. Actuellement les forces de l’ordre et de sécurité ont décrété le couvre-feu entre 20h00 et 21h00 à Lubunga. Les récalcitrants sont soumis à une amende de 300 à 400.000 FC.

Gabriel Makabu, à Kisangani