Au cours du mois d'octobre, plus de 300 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers en raison de la montée de la violence dans la province du Nord-Kivu. Cette situation alarmante porte le nombre total de personnes déplacées dans les régions de l'est du pays à plus de 6 millions, selon des responsables humanitaires de l'ONU.
La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a exprimé sa profonde inquiétude face aux affrontements en cours entre les miliciens du M23, les Forces armées congolaises (FARDC) et diverses coalitions de groupes armés. Ces combats se déroulent quotidiennement depuis le début du mois d'octobre, affectant principalement les territoires de Masisi, de Rutshuru et de Nyiragongo, marquant une escalade significative du conflit dans l'est de la RDC et représentant une menace sérieuse pour les opérations humanitaires ainsi que pour les sites de déplacés situés en périphérie de Goma.
Face à cette situation critique, la MONUSCO et les FARDC ont conjointement lancé l'opération Springbok dans le Nord-Kivu. Cette initiative vise à endiguer l'avancée du M23 vers les villes de Saké et Goma. Les Casques bleus travaillent en étroite collaboration avec les Forces armées congolaises et la Force de la Communauté des États d'Afrique de l'Est pour mener des patrouilles afin de protéger Goma.
Les Casques bleus ont également déployé une Force de réaction rapide à Rutshuru dans le but de protéger les civils. Des périmètres de sécurité ont été établis autour des centres de distribution d'aide humanitaire à proximité de leur base de Kitchanga, et les convois de produits non alimentaires et d'autres secours sont escortés dans la région. Environ 25 000 personnes déplacées ont trouvé refuge aux abords de la base de la Mission.
Malgré l'instabilité qui règne dans la région, l'ONU et ses partenaires ont pu fournir une assistance humanitaire à environ trois millions de personnes, dont 1,9 million ont bénéficié d'une aide alimentaire. Toutefois, l'accès aux zones touchées reste extrêmement difficile en raison des violences continues à Beni. Cette situation a contraint de nombreux travailleurs humanitaires à suspendre temporairement leurs opérations, privant ainsi plus de 140 000 personnes de toute forme d'aide.
Le plan de réponse humanitaire de cette année, d'un montant de 2,3 milliards de dollars, ne dispose actuellement que de 36 % de financements, soulignant ainsi l'urgence d'obtenir davantage de ressources financières, a déclaré le porte-parole de l'ONU.