Kisangani-Lubunga: l’Armée impose un couvre-feu, inquiétude grandissante dans la population

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FARDC

Depuis le 29 octobre de cette année, des forces spéciales venues de Kinshasa ont été déployées dans la commune de Lubunga, à Kisangani, en République démocratique du Congo. Ces unités, bien équipées, ont pour objectif principal de traquer les assaillants qui sèment la terreur dans cette région, où l'insécurité persiste. À leur arrivée, la population a manifesté son soutien à la présence de ces forces spéciales.

Cependant, quelques jours plus tard, ces unités ont imposé un couvre-feu dans le centre de Lubunga. Selon des sources fiables, à partir de 20h00 ou 21h00, aucune circulation de personnes n'est autorisée jusqu'au matin.

Le président de la société civile Sauti ya Lubunga, Héritier Isomela, exprime son inquiétude quant à la manière dont cette mesure a été mise en œuvre sans préavis pour les habitants de la commune. Il déclare : "Nous étions surpris de la manière dont le couvre-feu est appliqué. À partir de 20h00, plus personne n'est autorisé dans les rues. Tous ceux qui sont arrêtés à partir de ces heures doivent payer une amende de 300 000 à 500 000 francs congolais sans procès, et cela est obligatoire."

Pendant ce temps, la population vit dans la peur. Selon certains résidents de Lubunga, les éléments de cette force spéciale se comportent comme des seigneurs plutôt que de poursuivre les assaillants. Ils déambulent dans la commune pendant la journée et se livrent à la consommation d'alcool tout en portant leurs armes, ce qui suscite la peur parmi les habitants. Des coups de feu sont tirés en pleine journée sans raison valable.

Héritier Isomela appelle à ce que cette force spéciale soit déployée dans les quartiers périphériques et les forêts, où les tueries ont eu lieu, afin de traquer les assaillants responsables de nombreuses pertes en vies humaines. "Nous voulons la paix, rien que la paix, dans notre commune de Lubunga", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse visant à dénoncer les tracasseries subies par les habitants de la commune.

Il appelle les autorités compétentes à intervenir rapidement pour mettre fin à ces abus, qui appauvrissent davantage la population de Lubunga et l'empêchent de vivre dans la sécurité et la paix.

Gabriel Makabu, depuis Kisangani.