RDC : Oicha sous le choc, une cité hantée par le récent massacre

Maison abandonnée à Oicha
Maison abandonnée à Oicha

Kyavisiko, une des cellules touchées par le récent massacre des civils dans la cité d'Oicha, en territoire de Beni, au Nord-Kivu, se trouve aujourd'hui désertée et plongée dans l'horreur. 
Les portes des maisons sont fermées, les rues sont vides, et la population locale a fui en masse.

Ce quartier a été le théâtre d'un épisode sanglant, laissant derrière lui un paysage de désolation. La parcelle de monsieur Julien Kakule, un enseignant à l'école primaire de Tembwe, est un sombre témoin de ces atrocités. Il a été tué à la machette aux côtés de sa femme et de ses quatre enfants.

À présent, les cris des cobayes sont les seuls sons à briser le silence dans cette parcelle, car tous les voisins ont déserté le quartier suite à l'incursion rebelle. L'horreur atteint son paroxysme lorsque l'on réalise que ces pauvres âmes ont été massacrées à une vingtaine de mètres seulement d'une position de l'armée.

mO
Les victimes 


Kakule Bwanandeke, l'un des courageux habitants encore présents ce matin dans le quartier, réclame le départ des militaires de la zone. Il s'exprime avec colère : "Dans cette cellule, on a tué 11 personnes. Tous mes voisins ont quitté le quartier, car il est inacceptable de tuer des gens à quelques mètres seulement d'une position de l'armée. Nous demandons le départ de tous les militaires d'ici pour que nous puissions nous prendre en charge."

La tension règne toujours en maître dans la cité. Les forces de l'ordre se tiennent prêtes dans les zones sensibles pour prévenir toute manifestation éventuelle. La présence d'une vingtaine de militaires et policiers est notée au rond-point d'Oicha.
En attendant l'inhumation, les corps des 26 victimes, dont 12 enfants encore attachés aux cadavres de leurs parents, sont actuellement entreposés à la morgue.

Yassin Kombi, depuis Oicha